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Equipements automobiles : le made in Morocco se vend bien à l'étranger

En 2010, la reprise se confirme. Les exportations du secteur atteignent 9,4 milliards DH à fin août.
Les câbles sont le produit phare, 6,8 milliards d'exportations, 46% de plus que l'année dernière.
La main-d'œuvre et les facilités d'investissement à l'origine de l'engouement.

Les professionnels du secteur des équipementiers automobile peuvent souffler. La crise de l’année 2009 est bel et bien derrière eux. Mohamed Laraqui, PDG de Floquet Monopole, a bien du mal à cacher son euphorie. L’année 2010 se présente sous de bons auspices pour son entreprise spécialisée dans la fabrication de pièces automobiles et dont l’activité est destinée exclusivement à l’export. Cette entreprise basée à Fès n’est cependant pas le seul à tirer profit de cette conjoncture. La plupart des professionnels du secteur de l’automobile se frottent les mains. Leur chiffre d’affaires à l’export est en pleine expansion en cette année 2010. A fin août, il est de 9,4 milliards de DH, en hausse de 38%. Autrement dit, ce pôle industriel a pu rapporter 2,6 milliards de DH de plus dans les huit premiers mois de 2010. Grosse performance pour ce secteur qui commence à figurer dans le haut du tableau des exportations marocaines. Il dépasse ainsi pour la première fois des produits qui y figuraient en pôle position, à l’instar des produits de la mer dont les ventes chutent à 8,3 milliards de DH.
La fabrication de pièces automobiles offre une bouffée d’oxygène à la balance commerciale au moment où d’autres secteurs clés à l’export sont en constante baisse. A l’image du textile et habillement. Les exportations des vêtements confectionnés reculent ainsi de 10% à fin août. Elles n’ont rapporté que près de 12 milliards de DH, soit une perte de 1,3 milliard de DH par rapport à la même période de l’année dernière. Les articles de bonneterie n’ont pas été mieux lotis puisqu’ils ont perdu 84 MDH. Autant dire que les exportations des produits industriels de l’automobile ont permis de couvrir largement le manque à gagner de ce secteur.

Avec 6,8 milliards de DH, les câblages tirent les exportations vers le haut

Cette performance est due essentiellement à la filière des câblages qui a tiré vers le haut les exportations générales du secteur. A elle seule, elle a réalisé 6,8 milliards de DH à l’export, soit 46% de mieux par rapport à la même période de l’année dernière. Parmi les entreprises qui ont contribué à ce succès, on cite, entre autres, Delphi, Yazaki, Somitomo. Autre filière qui a réalisé une belle progression cette année : la construction automobile. Cette dernière, qui englobe principalement les voitures industrielles, a réalisé 857 MDH à l’export soit 57% de plus que l’année dernière à la même période. Quant à la filière des coiffes, elle a amélioré ses exportations passant à 666 MDH, soit 15% de mieux.
Mais qu’est-ce qui explique en fait la performance de ce secteur notamment en ces moments de crise qui touche en particulier les activités industrielles? Les raisons sont à chercher au niveau des conditions avantageuses accordées par le Maroc aux investissements dans ce domaine. Il faut savoir que la production des articles de câblages est fortement utilisatrice de main-d’œuvre. Les usines de fabrication de câblages emploient chacune en moyenne 3 000 à 4 000 personnes qui ne nécessitent pas forcément une haute qualification et dont la majorité est payée au Smig. Autant dire que les grands groupes européens de l’industrie automobile en quête de sites intéressants pour implanter des usines ne pouvaient rester insensibles aux salaires bon marché offerts au Maroc. Surtout que «la main d’œuvre y est également de qualité», ajoute Jamal Mikou, directeur général de Tanger Free zone (TFZ).

Les avantages fiscaux sont décisifs
Mais ce n’est pas le seul facteur qui explique l’engouement des investisseurs étrangers pour le Maroc. La proximité du Maroc avec l’Europe est aussi un atout déterminant dans le mouvement des opérations de redéploiement effectuées dernièrement par ces opérateurs. «On est à 14 km de l’Europe où se concentrent les plus grands marchés de la planète et on peut livrer les produits à partir de Tanger en 36 heures, ce qui est un grand avantage en faveur de la compétitivité de notre pays», enchaîne M. Mikou.
Il faut dire que l’engouement pour le Maroc trouve également son origine dans les avantages substantiels offerts par les pouvoirs publics. Ces derniers ont mis à la disposition des investisseurs deux plates-formes industrielles intégrées, à Tanger et à Kénitra, réservées exclusivement à l’activité automobile avec un cadre incitatif en l’occurrence une exonération totale de l’IS pendant les cinq premières année et des aides d’installation à hauteur de 10% du montant total de l’investissement. Dotés de statut de zone franche, ces sites présentent une offre complète allant de l’immobilier à la formation en passant par la logistique et les services. Résultat ? Le secteur automobile a connu un développement remarquable durant les cinq dernières années aussi bien chez les équipementiers que chez les constructeurs. Sur les 22 sociétés qui opèrent dans le domaine de câblages, dix ont leur siège à Tanger. De même, quatre des onze entreprises spécialisées dans la fabrication de coiffes y ont élu domicile.
Et l’avenir s’annonce plus prometteur. L’entrée en vigueur en 2011 du projet Renault à Tanger qui y installe un site d’assemblage de 400 000 véhicules par an, va certainement doper l’activité des opérateurs de l’automobile. Car, plusieurs entreprises s’apprêtent à accompagner ce gigantesque investissement de 1 milliard d’euros.
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