Publié le : 26.12.2010
Les Régies autonomes de distribution d'eau potable consacrent le gros de leurs investissements pour la période 2011-2015 aux infrastructures qui devraient absorber 72% du budget global.
Les 12 Régies autonomes de distribution d'eau potable, sous la tutelle de la Direction des Régies et des services concédés, consacrent un budget d'investissement de 10.946 MDH pour la période 2011-2015. Les investissements en infrastructures devraient absorber près de 72% du budget global, alors que les 28% seraient dédiés à la distribution et 2% à l'exploitation. Les 10% restants sont alloués aux travaux remboursables. Et c'est la RADEEMA (Marrakech) qui accapare le plus gros du budget avec une enveloppe de 26.41 MDH.
Elle est suivie de la RAMSA (Agadir), la RAK (Kénitra) et la RADEEF (Fès) avec respectivement 1.382 MDH, 1.167 MDH et 1145 MDH. Le reste est réparti sur les autres Régies qui révèlent une présentation de la Direction des Régies et des services concédés lors d'une récente rencontre organisée par l'Association marocaine de l'eau potable et de l'assainissement (AMEPA) à Fès sur le thème «Les programmes d'investissement des acteurs du secteur de l'eau au Maroc et opportunités d'export vers les pays d'Afrique ». Ainsi, dans le pipe de la Direction des Régies figurent plusieurs projets de desserte en eau potable.
Ceux-ci concernent l'amélioration de la sécurité de distribution, des ouvrages, des installations et des points névralgiques du réseau ainsi que l'amélioration des rendements des réseaux et la modernisation des systèmes de gestion de l'exploitation technique et commerciale. Il est question aussi d'améliorer les capacités des stockages, la qualité de l'eau et la généralisation de l'accès à l'eau potable. Les investissements alloués à l'assainissement ont pour objectifs, entre autres, la préservation du milieu récepteur contre la pollution (nappes, oueds, mer), le respect des normes nationales en matières de rejets des eaux usées, la réutilisation des eaux usées épurées en fonction des possibilités et l élimination des points noirs liés aux dysfonctionnements de l'''assainissement pluvial''. A cela s'ajoutent la couverture en réseaux d'assainissement des quartiers non desservis, l'encouragement de l'opération des branchements sociaux et la sécurisation de l'environnement du travail. Ainsi, il est question de renforcer le réseau d'eau potable de la zone Nakhil à Marrakech avec une enveloppe de 25 MDH et l'amélioration du rendement du réseau à Oujda avec une enveloppe de 126 MDH (financement AFD: 110 MDH).
Côté assainissement, sept projets sont dans le programme de la Direction des Régies et des services concédés pour la période 2011-2015. Il s'agit de la construction d'une station d'épuration type boues activées avec 60.000 m3/j, 300.000 Eq-hab et ouvrages annexes (20 km de conduites, de bassins de stockage tampon, de stations de pompage). Et c'est le deuxième projet de réutilisation des eaux usées de la ville de Marrakech avec un coût de 600 MDH. Dans le cadre de ce programme, la ville de Kénitra sera dotée d'une station d'épuration des eaux usées (type intensif) de 82.520m3/j avec un coût de 440 MDH et une station de prétraitement des eaux usées sera construite à la ville de Safi de 43.000 m3/j avec un coût 30 MDH. Dans la zone d'Agadir nord, il est prévu de construire une station de traitement primaire ''Anza Bas'' avec émissaire en mer.
Ce projet devrait coûter quelque 380 MDH et sa mise en service est prévue en 2013. A cela s'ajoutent la réalisation de quatre stations d'épuration de type lagunage (ouled Frej, Azemmour, Zemmamra et Sidi Bennour) dans la province d'El Jadida ainsi que les ouvrages d'interceptions et les collecteurs nécessaires avec un coût global de 99 MDH. A Settat, deux stations de traitement (type lagunage) devront voir le jour en 2012 avec un coût de 16 MDH. La nouvelle ville Lakhyayta aura aussi sa part des investissements avec la réalisation d'une station de traitement (type lagunage) avec un coût du projet de 52 MDH.
Ces différents projets s'inscrivent dans la continuité d'un plan d'action de la Direction des Régies et des services concédés élaboré sur la base d'un diagnostic, effectué en 2004, et qui se décline en 2 phases: une phase d'assise couvrant la période 2004-2008, caractérisée essentiellement par des actions de redressement et de mise à niveau des secteurs et une phase de développement programmée sur la période 2009-2013. Un plan donc qui s'est traduit, d'après la Direction des Régies, par une évolution des investissements entre 2004 et 2010 de +215%.
Un investissement de 5,5 MMDH pour la période 2004-2009
Lors de la rencontre de Fès sur l'eau, il ressort que les réalisations pour la période 2004-2009 se sont chiffrées à 5,5 milliards DH (eau potable : 2 milliards DH et assainissement liquide : 3,5 milliards DH), alors que pour la seule année 2010, les investissements ont atteint 2,05 milliards DH (eau potable : 500 MDH et assainissement liquide : 1,55 milliard DH). Les Régies desservent en eau potable une population de 6,3 millions, 82 communes et 1,3 million de clients, alors que l'assainissement concerne une population de 5,6 millions, 45 communes et 1,2 million d'usagers. Elles sont au service de 31% de la population desservie à l'échelle nationale (20,2 M d'habitants). Le reste étant desservi par l'ONEP (33%) et la gestion déléguée (36%). Cette dernière qui assure le gros de la desserte en eau potable et assainissement suscite, par ailleurs, moult contestations de la part de la population desservie notamment à Tanger et Casablanca à cause, entre autres, de la flambée des factures d'eau et la gestion des inondations qui ont frappés dernièrement ces deux villes.
Repères Secteur de l'eau potable en chiffres...
- Population desservie : 6,3 millions
- Nombre des communes: 82
- Clients: 1,3 million
- Volume vendue: 340 mm3/an
- Longueur du réseau: 24.500 km
- Taux de raccordement: 94%
Par Rachida Bami | LE MATIN
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