Le réalisateur Jilali Ferhati récompense les heureux élus. |
Le Ciné club de Kénitra a organisé la sixième édition du Festival de Sebou du court métrage à la grande salle de l’Hôtel de Ville. Un événement artistique qui s’inscrira désormais dans les annales de la capitale du Gharb.
Tous les ingrédients ont été réunis pour faire de cette manifestation cinématographique une véritable fête.
Tous les participants se sont accordés pour dire qu’il y avait une osmose entre le public cinéphile et les cinéastes présents.
Seize films de réalisateurs marocains étaient en compétition officielle lors de cette édition organisée en collaboration avec le Centre cinématographique marocain, mais seuls trois prix ont été décernés. Le Premier prix de la ville a été attribué à «Quand ils dorment» de Meriem Touzani, le prix spécial du jury est revenu à «La main gauche» de Fadel Chouika et le troisième prix de l’originalité a été décerné au court-métrage «Les vagues du temps» magistralement interprété par le grand comédien Mohamed El Khalfi. Après la projection de quatre courts métrages hors compétition, le jury a tenu à accorder une mention spéciale aux courts métrages «Al Qods... Ya Bnadem» de Mustapaha Echaâbi et «Feu rouge» de Abdallah Abou Jida. Trois prix ont été décernés par la suite.
Les hommages rendus
L’un des temps forts du festival est l’hommage rendu à deux monstres sacrés du cinéma marocain, la réalisatrice Farida Belyazid et le doyen des comédiens marocains Mohamed El Khalfi. D’une voix émue, la réalisatrice de «Kid Nssa», «Une porte sur le ciel» et de «Juanita de Tanger» a déclaré à cette occasion que la ville de Kénitra occupait une place particulière dans sa vie, rappelant à cet égard qu’elle avait eu deux filles Aïda et Kenza d’un premier mariage avec le militant défunt Moumen Diouri. Farida Belyazid a d’autre part tenu à saluer les organisateurs et le public pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé. Et de conclure par une boutade du réalisateur espagnol Carlos Saura : «le cinéma c’est ma vie». La grande salle de la municipalité de Kénitra a vécu un autre moment de grande émotion lorsque le comédien Mohamed El Khalfi est monté sur l’estrade pour recevoir le trophée.
Il a été longuement ovationné par un public venu en grand nombre. «Ce moment, dit-il, a réveillé en moi des souvenirs de 52 ans de carrière cinématographique. Je savais que le public de Kénitra était amoureux du 7e art et l’accueil qui vient de m’être réservé le confirme. Le comédien du théâtre ou l’acteur du cinéma, ajoute-t-il, ne peut pas continuer sans le soutien d’un public qui l’aime et qui l’apprécie.» Mohamed El Khalfi n’a pas manqué à cette occasion de critiquer sévèrement certains producteurs «avides d’argent qui exploitent les comédiens et se soucient peu de leur carrière professionnelle».
Lors de son allocution de bienvenue, le président du Ciné club de Kénitra, Mokhtar Ait Omar, a déploré la fermeture et la démolition des six salles de cinéma que comptait la ville.
Il a annoncé à cet égard la constitution d’un collectif composé de personnalités de la ville de diverses sensibilités artistique et intellectuelle qui vont agir en concertation avec les départements concernés pour la réouverture du cinéma Palace, un joyau architectural classé monument historique par le ministère de la Culture.
Le jury de cette sixième édition du festival du court métrage de Sebou a été présidé par le grand réalisateur marocain Jilali Ferhati, entouré de la cinéaste Bouchra Ijork et de Khalid Soulami, acteur associatif et ancien directeur de l’AREF d’El-Jadida.
Culture et caritatif
Plusieurs grands noms du cinéma marocains ont pris part à la sixième édition. On peut citer les réalisateurs Chrif Tribek, Driss Chouika, Abdelmajid R’chiche et Abdelkrim Derkaoui, les comédiens Mohamed Khouyi, Mohamed Choubi, Abdellah Amrani, Houda Rihani, Noureddine Ziane, Fatima Boujou, Majda Zabita… Les cinéastes participants au festival du court métrage de Sebou ont rendu visite aux enfants en situation difficile de «Dar Lakbira». Ils se sont enquis des conditions confortables de vie et d’hébergement de ces enfants qui n’avaient auparavant que la rue comme espace d’existence.
Repères
«Les vagues du temps» (2011) de Ali Benjelloun,
«La main gauche» (2011) de Fadel Chouika,
«Plus qu’une vie» (2012) de Mohamed Merouazi,
«L’amour noir» (2012) de Nabil Ahtar,
«Au secours Africa» (2011) de Zainab Toubali,
«Le recrutement» (2012) de Abdessalam El Kelaii,
«L’avocat» (2011) de Tarek Asmouz El Jawhari,
«Quand ils dorment» (2011) de Meriem Touzani,
«Al Qods… Ya Bnadem» (2012) de Mustapaha Echaâbi,
«Aller, retour» (2011) de Zakaria Naciri,
«Réveille-toi» (2011) de Mohamed Niya,
«Sirène» (2011) de Mohamed Hatim Bel Mahdi,
«Robio» (2011) de Mohamed Rouini,
«6 h 15 minutes» (2011) de Karimi Mouna,
«Feu rouge» (2011) de Abdallah Abou Jida,
«Vœu» (2012) de Tarek El Konach.
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