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UMT: Qui succèdera à Benseddik?

Le leader syndicaliste s’est éteint après 55 ans à la tête de la Centrale

Le doyen du syndicalisme à l’échelon mondial n’est plus. Mahjoub Benseddik s’est éteint vendredi dernier à l’âge de 88 ans dans un hôpital parisien et devait être inhumé dimanche 19 septembre à Casablanca. Ce fervent syndicaliste de la première heure est né à Meknès en 1922 où il a fait ses études primaires et secondaires avant d’intégrer l’Office des chemins de fer pour y occuper, à l’âge de 16 le poste de chef de gare de Souk El Arbaâ. A l’époque, un petit village de la région du Gharb. L’affectation était, bien évidement, motivée par le souci de «placarder la flamme militante» qui l’animait dès son adolescence. En 1951, il fut arrête et condamné à 2 ans de prison ferme par les autorités du Protectorat mais a été libéré une année plus tard pour y retourner en 1952 après la grève général décrétée suite à l’assassinat du Syndicaliste tunisien Ferhat Hachad. Sauvagement torturé, Benseddik en garda les séquelles jusqu’à sa mort. Mais le séjour carcéral lui a permis d’approfondir sa formation politique et syndicale auprès des camarades de sa cellule. A sa sortie, en 1954, il s’imposa en tant que l'un des dirigeants du mouvement ouvrier pour devenir secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), créée le 20 mars 1955. En 1957, il a été désigné premier vice-président de l’Assemblée nationale consultative dirigée par feu Mehdi Benbarka. La même année, Benseddik, a été élu membre titulaire du Bureau international du travail, poste qu’il brigua en 1960, 1970 et en 1993. Son action à l’échelon international était aussi intense que diversifiée. Grâce à son dynamisme, la Centrale qu’il dirigeait, était présente sur tous les fronts, syndical et politique. A commencer par la création en 1961 de l’Union syndicale panafricaine dont il a été élu secrétaire général. C’est aussi à lui que revient le mérite de la création de la Confédération internationale des syndicats arabes. Sans oublier, la mise en place de nombreux comités de soutien à l’indépendance de certains pays sous domination coloniale.
Pour rappel, c’est l’UMT qui a organisé les festivités du retour de feu Mohammed V au Maroc. Forte vers les décennies 60 et 70 d’un contingent de 600.000 adhérents, la Centrale régnait en force absolue sur la scène politique et syndicale.
Mahjoub Beseddik était et restait un fervent défenseur de l’unicité et de l’indépendance du syndicat vis-à-vis des partis politiques. A aucun moment il n’a daigné inféoder sa Centrale même à l’Union nationale des forces populaires dont il était membre fondateur. Au sein du syndicat, il agissait aussi en maître absolu et tous les récalcitrants sont purement et simplement éjectés. De sorte qu’après un règne de près d’un demi siècle, sa succession demeure la grande inconnue.
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