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«Promouvoir l'enseignement dans la province»

Une journée d'étude a été organisée, jeudi à Kénitra, pour discuter des modalités pratiques de la participation des collectivités locales au développement de l'enseignement public dans la province de Kénitra.

Lors de cette journée organisée à l'initiative du Conseil provincial de Kénitra en partenariat avec l'Université Ibn Tofail, l'académie régionale de l'éducation et de la formation et la délégation régionale du ministère de l'Education nationale, les participants ont relevé les multiples problèmes dont souffre l'enseignement public dans cette province notamment le problème de l'abandon scolaire, qui demeure élevé, et l'encombrement des classes en milieu rural.

Elle a permis aux responsables locaux de l'éducation d'attirer l'attention sur les grands enjeux liés à la réforme de l'école publique dans la province et sur le rôle des autres acteurs intéressés, particulièrement les collectivités locales, pour promouvoir l'école publique.

L'objectif, selon une note de présentation de la rencontre, est de définir les responsabilités, tracer les engagements des différentes parties de manière précise et pratique pour le parrainage de l'école publique et lui permettre de retrouver son rôle d'acteur important dans le développement social, et trouver les formules adéquates pour la mise en œuvre des propositions et recommandations de toutes les parties, notamment du conseil d'administration de l'académie régional de l'éducation et des conseils provincial et régional.

Après un exposé sur la réalité de l'enseignement dans la province, du délégué provincial du ministère de l'éducation nationale, Hassan Madrar, et le débat qui s'en est suivi, le président du Conseil provincial, Abdelmajid Lemhachi a proposé la constitution d'un comité tripartite composé des représentants de l'académie régionale de l'éducation, du conseil provincial et des autorités provinciales pour formuler les conclusions et convenir des outils de leur mise en oeuvre.

L'exposé fait par Madrar trace l'évolution de l'offre et de la demande scolaire dans la province, les infrastructures matérielles et pédagogiques, définit les contraintes et propose un programmes de partenariat.

Selon les chiffres qu'il a présentés, le nombre des élèves dans la province est passé de 160.600 en 2007 à 184.700 en 2010, soit un accroissement annuel de 5%.

Cette augmentation est plus forte en milieux rural (9%) qu'en milieu urbain (2%). Par cycles, les chiffres font état d'une augmentation annuelle de 5% des élèves de l'enseignement primaire (9 pc en milieu rural et 1% en milieu urbain), et de 2% en préparatoire (8% en milieu rural et 0,3% en milieu urbain).

Dans l'enseignement qualificatif l'accroissement est plus sensible, 7% par an, dont 95 pc en milieu urbain à cause de l'absence de lycées en milieu rural.

Toutefois l'enseignement préscolaire reste le plus handicapé. Les ambitions et les attentes exprimées dans la charte nationale de l'éducation et de la formation concernant la généralisation de l'enseignement préscolaire et sa promotion, se trouvent obérées par des contraintes dues notamment à la faiblesse des infrastructures et des équipements, a-t-il fait observer.

L'offre reste presque limitée au secteur privé, répartie entre un enseignement préscolaire moderne et un autre classique.

A cette contrainte s'ajoutent la disparité des méthodes adoptées, l'absence de coordination entre les différents intervenants et la difficulté de disposer d'éducatrices pour les classes nouvellement créées dans les établissements publics.

En outre le phénomène de l'abandon scolaire dans le préparatoire reste préoccupant dans la province avec 2.720 élèves qui ont abandonné les cours cette année, soit 7%.

S'ajoute à cela le problème de l'encombrement qui pourrait atteindre, la prochaine rentrée scolaire dans certaines classes en milieu rural entre 67 et 90 élèves.

Le délégué provincial du ministère de l'éducation a en outre cité d'autres contraintes liées au transport scolaire en milieu rural et à la sécurité des établissements scolaires.

Pour la réalisation des objectifs escomptés, Madrar a proposé des outils de suivi, d'exécution et de communication. Il a notamment proposé la création d'un comité provincial présidé par le gouverneur de la province et composé du conseil provincial, des présidents des collectivités locales et de représentants des services extérieurs concernés par le secteur de l'éducation.

Ce comité sera chargé de coordonner et de définir les participations et les domaines d'intervention des différents partenaires, et valider les programmes des comités qui seront créés au niveau des communes. Des comités seront également mis en place au niveau des établissements scolaires.

De son côté, Ahmed Moussaoui, wali de la région du Gharb-Chrarda-Bni-Hssen et gouverneur de la province de Kénitra a souligné le rôle important que doivent jouer les collectivité locales dans la promotion du secteur de l'enseignement et estimé que leur contribution reste pour le moment faible par rapport à ce qui se passe dans les pays développés.

Pour sa part le directeur de l'académie régionale de l'éducation Abdellatif Youssoufi a notamment insisté sur les modalités pratiques pour la mise en oeuvre des recommandations du conseil provincial et de la convention cadre de partenariat signée entre le ministère de l'intérieur et le ministère de l'éducation nationale pour créer une dynamique de coordination et de convergence des actions en faveur de l'établissement scolaire.

Pour atteindre cet objectif, les deux parties, selon les termes de la convention, doivent mobiliser l'ensemble des acteurs autour des axes prioritaires à savoir la réhabilitation, la mise à niveau, la protection et la sécurisation des établissements scolaires, la lutte contre l'abandon scolaire, la réduction de l'encombrement des classes, la lutte contre l'absentéisme des élèves et des enseignants et le renforcement des capacités managériales des directeurs d'établissements scolaires.



Par MAP
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