La profession d'architecte s'est retrouvée, le temps d'une Journée nationale, sous les feux des projecteurs, à Kénitra. Au programme : orientations sectorielles, enjeux socio-économiques et mise à niveau.
«L'architecte et les mutations sociales et institutionnelles au Maroc». Tel était le thème de la rencontre tenue à Kénitra, le 14 janvier dernier, à l'initiative de l'Ordre national des architectes et en collaboration avec le Conseil régional du Gharb Chrarda Béni Hssen. Une rencontre pleine de sens dans la mesure où la corporation des architectes a tenu à célébrer, ce jour-là, le 26e anniversaire du discours historique que feu S.M. le Roi Hassan II avait prononcé, le 14 janvier 1986, devant le corps des architectes. Un discours considéré comme un acte fondateur en matière d'architecture, d'urbanisme et d'aménagement territorial, et sur lequel est revenu d'ailleurs Nabil Benabdallah, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la ville. Le ministre, dont c'était la première grande «sortie» depuis sa nomination au sein du gouvernement Benkirane, a en effet souligné, à l'ouverture de cette journée, l'extrême importance des orientations et des perspectives contenues dans la lettre royale adressée par S.M. le Roi Mohammed VI au corps des architectes en date du 18 janvier 2006. Dans cette lettre, le Souverain a exhorté les architectes à s'engager résolument dans le chantier de l'habitat social et dans la restructuration des logements indécents ainsi qu'à relever le défi de la modernisation de la qualité du cadre bâti et la préservation et l'amélioration du patrimoine architectural.
Le ministre a aussi salué la forte volonté de l'Ordre national des architectes et de l'ensemble des partenaires de s'impliquer davantage pour une meilleure application des nouvelles dispositions constitutionnelles en matière d'habitat et d'urbanisme. Il a rappelé, dans cette optique, le rôle crucial dévolu aux architectes dans le cadre de la régionalisation élargie pour la mise en œuvre de la stratégie de l'Etat dans le domaine de l'habitat social afin de gagner ainsi le pari de la valorisation de l'architecture marocaine pour mieux renforcer l'attractivité du Maroc.
L'esprit de ces grandes orientations a été, par ailleurs, relayé par Jamal Lokhnati, président du Conseil national de l'Ordre national des architectes, qui a indiqué que le patrimoine architectural et urbanistique constitue «un miroir des peuples» et qu'il fait «partie de leur mémoire écrite dans le temps et dans l'espace, par la pierre et le ciment et par l'usage des différentes formes d'expression architecturale et urbanistique». Rappelant les dispositions du discours fondateur de feu S.M. Hassan II, le président du Conseil national a expliqué que ce discours constitue un acte référentiel pour l'ensemble de la profession. Il a également rappelé la Haute sollicitude royale de S.M. le Roi Mohammed VI traduite par la lettre royale du 18 janvier 2006. Cette Journée nationale a été caractérisée aussi par la signature de conventions entre l'Ordre national des architectes et plusieurs partenaires socio-économiques. La séance d'ouverture a été, précisons-le, présentée par l'architecte suisse Kurt Aellen, suivie de deux témoignages, le premier du Pr Hafid Boutaleb El Joutei, ancien président de la Commune urbaine de Rabat, et le second de l'architecte urbaniste Rachid Ouazzani. La rencontre a également permis aux participants de visiter les réalisations architecturales, urbanistiques et patrimoniales de Kénitra, capitale du Gharb.
Ont pris part aux assises de cette Journée de hauts responsables représentant la wilaya du Gharb-Chrarda-Béni Hssen, la Province de Kénitra, le Conseil de la région, le Conseil provincial ainsi que plusieurs représentants de la société civile, des partenaires institutionnels, des universitaires ainsi que des professionnels du secteur de l'immobilier et de l'urbanisme.
Prise de conscience
Le thème même de la conférence et les différents témoignages qui ont marqué cette Journée nationale ont permis de mettre en exergue les réformes profondes entreprises par le Royaume durant la dernière décennie sur les plans constitutionnel, économique et culturel ainsi que les mutations socio-professionnelles que connaît aujourd'hui la profession noble des architectes. Tous les participants à cette Journée en ont été convaincus : les architectes sont désormais plus conscients que jamais de la nécessité pour la profession d'être en phase avec le changement et d'y participer activement.
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