Kenitra:L'infrastructure ferroviaire boostée

Grâce aux efforts et à l'engagement financier des autorités de la région et de l'ONCF, Kénitra vit actuellement une mise à niveau de ses infrastructures.

La ville de Kénitra vient de se doter d'une nouvelle infrastructure en matière de transport et de communications. Il s'agit d'un pont-route construit en remplacement du passage à niveau dit «1052» à Nkhakhssa, une banlieue kénitréenne très animée.
La mise en service du nouvel ouvrage a eu lieu le dimanche 29 janvier dernier. Aziz Rebbah, ministre de l'Équipement et du Transport, a en effet procédé à l'inauguration du nouveau pont-route, en compagnie du wali de la région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen, gouverneur de la province de Kénitra, Ahmed Moussaoui, et du directeur général de l'ONCF, Mohamed Rabie Khlie.

Le nouvel ouvrage, dont les travaux de construction ont duré 13 mois, a nécessité un investissement de 13 millions de DH, financés dans le cadre d'un partenariat entre l'ONCF, le conseil de la région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen et la commune urbaine de Kénitra.
Le projet a été financé à hauteur de 60 % par l'opérateur ferroviaire national avec une enveloppe budgétaire de 7,8 millions de DH, et à 40 % par le conseil de la région et la commune urbaine pour un financement de 5,2 millions de DH.

Cette cérémonie a égalemen t été l'occasion pour le lancement des travaux de construction d'un pont-rails ainsi que de ses accès en remplacement de l'ancien passage à niveau pour un investissement de 20 millions de DH, cofinancés par l'ONCF et la région Gharb-Chrarda-Beni Hssen et la commune urbaine de Kénitra.
La réalisation de ces grands ouvrages s'inscrit dans le cadre d'une convention de partenariat conclue entre l'ONCF, le conseil régional du Gharb-Chrarda-Beni Hssen, les conseils provinciaux de Kénitra et Sidi Slimane, la commune urbaine de Kénitra, la commune urbaine de Sidi Slimane et la commune urbaine de Souk Larbâa. Elle porte sur un investissement global de 130 millions de DH et prévoit le remplacement de 10 passages à niveau par des ouvrages de franchissement répartis comme suit : 4 au niveau de Kénitra (dont 2 sont déjà en service), 4 au niveau de la province de Sidi Slimane (dont 1 actuellement en service) et 2 ouvrages en construction au niveau de la ville de Souk Larbâa du Ghrab, à 75 km au nord de la ville de Kénitra.

Selon le communiqué de l'ONCF, diffusé à l'occasion de cette opération de grande envergure, le programme national de suppression des passages à niveau et leur remplacement par des ouvrages de substitution, vise à renforcer la sécurité à la fois des riverains et de la circulation sur la voie routière tout en améliorant la fluidité des déplacements urbains et périurbains.

Il faut préciser aussi que l'objectif de ce programme est de réduire de 50 % le nombre de passages à niveau à travers le réseau national et de 100 % sur les lignes Settat-Fès et Nouaceur-Jorf Lasfar. L'investissement prévu à cet effet est colossal puisqu'il se chiffre à 1,5 milliard de DH.
Le financement en est assuré sous forme de partenariats avec les wilayas, les conseils régionaux et provinciaux et les communes urbaines et rurales des régions concernées.

Le management de l'ONCF précise par ailleurs que depuis 2005, près de 46 % du programme global ont déjà été réalisés, ce qui correspond à la suppression de 118 passages à niveau, soit une moyenne de 16 passages à niveau par an, et leur remplacement par une centaine d'ouvrages d'art : passerelles pour piétons, ponts-rails, ponts-routes…

Les nouvelles lignes récemment mises en service, en l'occurrence la connexion Tanger-Port de Tanger Med et la ligne de Nador ne comptent aucun passage à niveau. D'après les statistiques les plus récentes de l'Office, le nombre d'accidents sur les passages à niveau est en baisse continue (25 en 2005 contre 10 seulement en 2011) alors même que le nombre de trains a quasiment doublé et que le réseau ferroviaire s'est rallongé de plus de 200 km en termes de lignes nouvelles.

L'ONCF indique que la sécurité aux abords des emprises ferroviaires en général et des passages à niveau en particulier repose en grande partie sur la vigilance de tout un chacun.
Les responsables de l'Office saisissent d'ailleurs cette occasion pour lancer un appel aux usagers qui traversent régulièrement les passages pour les inciter à la prudence et au respect du code de la route dans le but de préserver leur propre vie et naturellement celle d'autrui.

Le TGV passera par Kénitra en 2015
La ville de Kénitra, appelée dans un proche avenir à jouer les premiers rôles sur le plan économique, sera desservie à l'horizon 2015 par le Train à grande vitesse (TGV). Ce projet, d'un coût de 20 milliards de DH, comprend une ligne nouvelle Tanger-Kénitra de 200 km, conçue pour une vitesse maximale de 350 km/h, des équipements ferroviaires, à savoir les voies, les systèmes de signalisation et de télécommunications, les installations électriques, l'acquisition des rames à grande vitesse et la construction d'un atelier d'entretien des rames à Tanger. Par ailleurs, la ligne classique actuelle entre Kénitra et Casablanca sera renforcée dans le cadre du programme d'investissement de l'ONCF pour la période 2010-2015, de sorte que les trains à grande vitesse desservent les gares de Rabat-Agdal et Casablanca-Voyageurs.


Repères
Un investissement colossal

Le nombre d'accidents sur les passages à niveau est en baisse continue, 25 en 2005 contre 10 seulement en 2011, alors que le nombre de trains a presque doublé et que le réseau ferroviaire s'est rallongé de plus de 200 km en termes de lignes nouvelles.

L'investissement global prévu dans ce programme est colossal : il se chiffre à 1,5 milliard de DH.


Par Driss Lyakoubi | LE MATIN