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Hajja Batoule Larach, sage-femme à Kénitra

C'est avec beaucoup de fierté que Hajja Batoule Larach, l'une des premières sages-femmes marocaines diplômées de la ville de Kénitra, raconte, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, comment, juste après l'indépendance du Maroc, elle a pu forcer le respect de ses collègues européennes qui exerçaient avec elle à l'hôpital Idrissi de la ville.
Hajja Batoule, malgré ses 70 ans dépassés, retrouve sa verve en replongeant dans ses souvenirs pour raconter ses premiers pas, en septembre 1958, à l'hôpital Idrissi, où elle était la seule sage-femme marocaine et la plus jeune parmi ses collègues européennes.

Au début, j'ai dû faire face à plusieurs difficultés, se souvient-elle.

Le médecin chirurgien de l'hôpital faisait peu confiance à ses capacités professionnelles, lui demandant de le contacter à tout moment en cas de nécessité. Toutefois, ajoute-t-elle, l'expérience et sa confiance en elle-même et en ses capacités lui ont permis de dépasser tous les obstacles et d'imposer le respect autour d'elle. Son exemple, dit-elle, a encouragé plusieurs autres jeunes filles marocaines à l'époque à intégrer les métiers de la santé en tant que sages-femmes ou infirmières.

Après l'indépendance, malgré le peu de moyens et d'équipements à l'hôpital, j'ai pu mener ma mission sans faute, raconte Hajja Batoule qui érige la patience en gage de succès dans son métier.

L'ennemi numéro un pour une sage-femme, dit-elle, c'est l'hésitation et l'affolement: dans les moments critiques, elle risque de transmettre son angoisse et sa peur à la parturiente, ce qui ne fera qu'empirer la situation.

Son amour pour son métier et la solidarité et la compassion de ses collègues, indique-t-elle, lui ont procuré assez d'énergie pour se surpasser parfois et prêter main forte aux autres services de l'hôpital. Tout simplement, dit-elle, nous travaillions dans une atmosphère familiale et une solidarité totale.

Après 44 ans d'abnégation, Hajja Batoule, qui a eu droit à la retraite en 2001, se dit pleinement satisfaite d'avoir servi noblement les autres. Sa plus grande fierté, ajoute-t-elle, est d'avoir été une seconde mère pour plusieurs habitants de la ville de Kénitra.

MAP
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