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Moulay Bousselham entre bleu azur et rouge fraise

La culture de la fraise, fruit très prisé sur le marché, est une activité traditionnellement entretenue dans la région de Kénitra. Un festival lui est consacré chaque année.
Le deuxième Festival de la fraise de Moulay Bousselham, à 75 km au nord de Kénitra, s’est ouvert le 22 mars dernier sur le thème «l’assurance, un soutien fondamental du développement agricole», en présence notamment de plusieurs représentants des chancelleries diplomatiques accréditées au Maroc. Le festival, organisé par la Fondation Nalsya Développement, environnement et action sociale, est destiné, selon le président de la fondation et du festival, Abdelkrim Namane, à sensibiliser les producteurs de la fraise de la région à de nouvelles méthodes de production et de conservation de la fraise et d’économie d’eau et de protection de l’environnement. Le festival a également pour objectif, explique M. Namane dans une déclaration à la MAP, de faire connaître les régions du Gharb et du Loukkos, grandes productrices de fraises.

Quelque 3.300 hectares ont été cultivés cette année en fraises, soit plus de 20% que l’année dernière, commente M. Namane. En outre, la production des fraises, contrairement aux autres cultures, n’a pas vraiment souffert du gel. Selon M. Namane, le rendement à l’hectare a atteint 42 tonnes, ce qui est très satisfaisant, vu les conditions climatiques de cette année. En plus, a-t-il ajouté, le surgelé a été vendu, pour la première fois, à 7 DH le kg.

S’adressant aux invités du festival, M. Namane a vanté la qualité de la fraise produite dans la région qui n’utilise pas les produits toxiques et fait travailler, directement et indirectement, près de 30.000 personnes, dont 70% de femmes. Il a toutefois regretté que le Maroc soit obligé d’importer les plants de fraises de l’étranger à des prix élevés, ce qui obère le budget de l’agriculteur surtout, s’est-il plaint, quand on sait qu’un hectare contient entre 55.000 et 60.000 plants.

Le président de l’Université Ibn Tofail de Kénitra, Abderrahmane Tenkoul, a souligné pour sa part l’importance de l’agriculture dans l’économie nationale et exprimé la disposition de son université à contribuer au renforcement de la compétitivité des produits marocains. Il a estimé nécessaire la création d’un espace de coopération avec les associations et les producteurs pour le développement de la recherche en matière agricole. À préciser que des prix-souvenirs ont été remis aux représentants des chancelleries diplomatiques d’Égypte, de Palestine, du Yémen, d’Argentine, du Pérou, du Venezuela, de Malaisie, et à des agriculteurs et acteurs associatifs, à l’issue des festividés d’ouverture du festival. Une visite a aussi été organisée pour les invités de la manifestation, qui a eu lieu dans une plantation-pilote de fraises dans la région.

Au programme de ce festival, qui a été programmé sur trois jours, figurent notamment des tables rondes animées par des experts pour sensibiliser les agriculteurs à de nouvelles techniques d’économie d’eau et de préservation de l’environnement, notamment l’utilisation d’un tensiomètre pour mesurer le degré d’humidité du sol. Selon M. Namane, un hectare de fraise a besoin de 8.300 m3 d’eau et l’utilisation d’un tensiomètre permet une économie d’eau de 35%. Des experts du Crédit Agricole seront aussi mis à contribution pour expliquer aux agriculteurs les avantages de l’assurance agricole contre les aléas climatiques. Plusieurs fabricants de fertilisants et de sociétés d’irrigation exposent leurs produits dans des stands installés en plein air dans un grand espace à l’entrée de la commune de Moulay Bousselham.

Moulay Bousselham : un peu d’histoire

Moulay Bouselham se trouve à 70 km au nord de Kénitra et à 35 km au sud de Larache. La localité balnéaire porte le nom de son saint, enterré entre la côte et la lagune, et sur la tombe duquel des milliers de visiteurs viennent se recueillir chaque été, le temps d’un moussem organisé par les autorités locales.
On raconte que Moulay Bousselham était venu d’Égypte avant de se fixer aux abords du site dit Merja Zerga.
Il est mort lors de la bataille de Oued El Makhazine en 1578 (bataille des Trois rois). D’autres saints se sont installés dans la région où l’on compte aujourd’hui pas moins de sept saints dispersés dans le périmètre rural de Moulay Bousselham.
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