Rabbah balise le port Kénitra Atlantique

Un nouveau port sur l’Atlantique. C’est l’ambition du ministère de l’Équipement et du transport qui planche sur la faisabilité de construction d’une nouvelle enceinte portuaire à Kénitra. Selon la direction des Ports et du domaine public maritime, «la création de ce site dénommé Kénitra Atlantique, devrait avoir pour but d’assurer une maîtrise des trafics portuaires sur la conurbation de Casablanca-Mohammedia». Il s’agit également de recentrer, vers ce nouveau port, les flux issus d’un hinterland (port sec) étendu englobant le Grand Casablanca, le Gharb, le Saïss et le Loukkos. Sur ce point, il est à noter qu’aujourd’hui, les industriels et les chargeurs des trois dernières régions sont obligés de passer par Casablanca, ce qui crée des contraintes de préacheminement, de congestion des terminaux... Le futur site devrait aussi «constituer une offre portuaire pour le nord-ouest du pays qui est dépourvu d’un port vraquier et conventionnel polyvalent», souligne-t-on auprès de la direction des ports. Ainsi, en sus d'un terminal hydrocarbures situé à proximité des centres de consommation (centrales électriques, industries) dont la vocation reste à préciser (raffinés, GNL, notamment), Kénitra Atlantique pourrait abriter également l’ensemble des trafics de néovracs et de vracs secs ou liquides qui ne seront plus traités à Casablanca, ni à Tanger. La connexion de ce futur port avec le réseau autoroutier, la voie ferrée et les zones logistiques lui permettra de desservir un port sec «très large et bénéficiera de la proximité immédiate d’un tissu industriel important, plus ou moins éloigné (Atlantic Free Zone se situe à 14 km, les parcs logistiques du Grand Casablanca à une centaine de kilomètres et Tanger Free Zones à 200 km)», ajoutent les mêmes sources. Zoning Cela étant, le département de Rabbah a déjà identifié deux sites potentiels qui pourraient abriter le port Kénitra Atlantique. Ces sites prennent en considération la proximité de l’autoroute A1 longeant le littoral, la ligne bathymétrique – 20m à 2 km du littoral – et la disponibilité de terrains suffisants à terre (la région n’a pas encore de problème de rareté ni de cherté du foncier). Pour sa part, le port fluvial de Kénitra «fera l’objet d’une requalification de ses espaces et de la rive gauche du fleuve Sebou», révèle la direction des Ports. Il existe une éventualité : le transformer en port de plaisance. Pour rappel, la création de ce nouveau port dans la région Gharb Chrarda Beni-Hssen fait partie des propositions de la stratégie portuaire nationale à l’horizon 2030. Cette dernière a été dictée par la concurrence de plus en plus forte au niveau du transport maritime international. Cette concurrence se manifeste notamment par l’augmentation de la taille des navires, la fusion des grands transporteurs maritimes. Bien évidemment, cette stratégie devrait s’insérer dans celle relative à la logistique, sachant que le port est un maillon important dans la chaîne logistique. Par Jalal BAAZI