DISQUE TROUVÉ A THAMUSIDA |
nimbe :
« Thamusida, à la fois place forte et port fluvial, était située sur la rive gauche de l'oued Sebou, à 8 kilomètres environ à vol d'oiseau au nord de Port-Lyautey. Sur l'emplacement de ses ruines, délimitées par les fondations de ses murailles et dominées aujourd'hui par la Koubba du marabout de Sidi Ali bon Ahmed, le Service des An-
tiquités a exécuté entre 1932 et 1935 quelques fouilles. Ces travaux, d'ailleurs assez restreints dès leur début, ont dû être abandonnés momentanément. Aussi ces recherches n'ont-elles donné, on le comprendra, que des résultats partiels. Pour être ressuscitée, à l'exemple de Volubilis et de Banasa, l'antique cité, ensevelie sous les décombres de ses propres constructions et sous une couche épaisse de terre végétale, devra attendre des temps meilleurs...
« Au cours de ces fouilles a été amorcée, entre autres, la mise au jour du decumanus maximus. Cette voie
centrale, qui se dessine aujourd'hui sur une cinquantaine de mètres, est bordée de chaque côté par les substructions de boutiques et de demeures. C'est dans une des multiples cases formées par ces vestiges de constructions que fut trouvé sur la droite de cette artère (non loin de la porte est de la ville), le 19 avril 1934, l'objet que nous voudrions signaler par la présente note à l'attention des chercheurs.
« Il s'agit d'un fragment de terre cuite non vernissée, à pâte fine et brunâtre, d'une bonne cuisson. Les dimen-
sions en sont les suivantes : longueur, 0m043 ; largeur de la partie arrondie, 0m03 ; de la partie inférieure, 0m02 ; épaisseur, 0m009. Une face est lisse ; le côté opposé, au contraire, porte sous forme de médaillon, obtenu au moule, un décor des plus curieux. On y voit, en relief, et représentée de face, la tête nue et imberbe d'un homme « Inscrits dans un ovale allongé, les traits individuels du visage sont fermes et précis. Les yeux, aux prunelles non indiquées, semblent clos ; le nez est long et droit, les pommettes saillantes, la bouche fermée, le menton pointu et proéminent. Les mèches des cheveux sont taillées courtes et couvrent le front. En résumé, cette image reproduit, dans un style fruste et grossier, une physionomie rude, d'un caractère expressif.
« Le visage est ceint d'un nimbe. C'est, en effet, dans ce sens qu'il nous plairait d'interpréter les deux cercles
concentriques placés autour de la tête et séparés par un cordon de grènetis. Une troisième ligne circulaire
contourne l'effigie sur sa plus grande partie, mais se termine, vers le bas et sur les deux côtés, en deux traits parallèles, formant décor indépendant.
Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France
1938
PARIS
G. KL1NCKSIECK
LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ
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