L’affaire de la ferraille radioactive exportée par le Maroc vers l’Espagne commence à se décanter. Le lot incriminé découvert le 9 mai 2012 à Séville comprend, selon une source informée, un scanner d’un hôpital de Kénitra, particulièrement un tube renfermant du césium 137. Un élément radioactif dont la durée de vie moyenne est de 30 ans. Il est utilisé en industrie comme outil de contrôle de la qualité et des process. Son usage est soumis à des autorisations d'importation, d'utilisation, d'exportation et de transport octroyées par le Centre national de la radioprotection (CNRP), relevant du ministère de la Santé qui tient, en théorie, l'inventaire national des sources radioactives en utilisation ou hors usage.
Il convient de rappeler à cet égard que ce matériel n’aurait pas dû quitter les frontières nationales du fait que la gestion de pareils déchets par le ministère de la Santé publique est soumise à une réglementation qui semble, de prime abord, suffisamment développée et contraignante pour que de tels dérapages n’aient jamais lieu. De plus, ce département dispose d’un centre spécialisé, à savoir le Centre national de radioprotection (CNRP) dont la mission principale consiste, entre autres, à contrôler les importations, les exportations, le transport, le stockage, et l’utilisation des ressources de rayonnements ionisants, procéder au contrôle préalable de toute installation technique utilisant des sources des rayonnements ionisants, à veiller à la mise en application de la réglementation en matière de radioprotection. Il doit également, et surtout, participer à l’information du public sur les aspects liés à la radioprotection. Ceci d’autant plus qu’il est le centre de référence en matière d’importation des produits et matériels radioactifs, puisque c’est lui qui en autorise l’importation et détient toutes les données les concernant.
En outre, le Maroc ayant ratifié en 1997 la Convention internationale commune sur celle de la gestion du combustible usé et sur la sûreté de la gestion des déchets radioactifs de Vienne qui figure, d’ailleurs, en bonne place des documents mis sur le site du ministère, s’est engagé à prendre toutes les mesures appropriées, chaque fois que nécessaire, pour que tout mouvement transfrontalier de pareilles matières ne soit autorisé et n’ait lieu qu’après notification à l’Etat de destination, à savoir l’Espagne dans le cas présent et avec le consentement de celui-ci. Plus, le Maroc s’est engagé aux termes de cette convention à œuvrer par tous les moyens, y compris juridiques, à ce que la détention, le reconditionnement ou le stockage définitif des sources scellées retirées du service contenant des matières radioactives s’effectuent de manière sûre. Or, ce qui s’est passé dernièrement, contrevient à toutes ces règles.
Le Maroc doit en tirer les conséquences et diligenter avec rapidité une enquête pour déterminer les responsabilités et combler le vide juridique qui sous-tend pareil incident, étoffer davantage ses contrôles en la matière, etc. Il doit également disposer d’une base de données efficientes et à jour de toutes les sources de radioactivité et de leur localisation. Ceci d’autant plus que les accidents de radioactivité occasionnés par la perte ou la dissémination des matières actives à usage médical sont généralement le résultat de négligence et de contrôles déficients. Leurs dangers ont, d’ailleurs, fait les choux gras de la presse internationale à la suite du tristement célèbre accident de Goiania au Brésil en 1987. Il s’agissait en fait de la ferraille. Plusieurs personnes en ont fait les frais après avoir été exposées à une source du césium 137 récupéré par des ferrailleurs dans un appareil de radiothérapie laissé à l’abandon dans une clinique désaffectée. 110.000 personnes ont dû subir des examens poussés et le résultat a été des plus inquiétants : 4 morts et 129 sérieusement exposés.
En 1984, à Mohammedia, une source d’iridium 192 utilisé par la radiographie a été récupérée par un ouvrier. Résultat : 8 morts et plusieurs familles éplorées.
Mardi 5 Juin 2012
LARBI BOUHAMIDA
Il convient de rappeler à cet égard que ce matériel n’aurait pas dû quitter les frontières nationales du fait que la gestion de pareils déchets par le ministère de la Santé publique est soumise à une réglementation qui semble, de prime abord, suffisamment développée et contraignante pour que de tels dérapages n’aient jamais lieu. De plus, ce département dispose d’un centre spécialisé, à savoir le Centre national de radioprotection (CNRP) dont la mission principale consiste, entre autres, à contrôler les importations, les exportations, le transport, le stockage, et l’utilisation des ressources de rayonnements ionisants, procéder au contrôle préalable de toute installation technique utilisant des sources des rayonnements ionisants, à veiller à la mise en application de la réglementation en matière de radioprotection. Il doit également, et surtout, participer à l’information du public sur les aspects liés à la radioprotection. Ceci d’autant plus qu’il est le centre de référence en matière d’importation des produits et matériels radioactifs, puisque c’est lui qui en autorise l’importation et détient toutes les données les concernant.
En outre, le Maroc ayant ratifié en 1997 la Convention internationale commune sur celle de la gestion du combustible usé et sur la sûreté de la gestion des déchets radioactifs de Vienne qui figure, d’ailleurs, en bonne place des documents mis sur le site du ministère, s’est engagé à prendre toutes les mesures appropriées, chaque fois que nécessaire, pour que tout mouvement transfrontalier de pareilles matières ne soit autorisé et n’ait lieu qu’après notification à l’Etat de destination, à savoir l’Espagne dans le cas présent et avec le consentement de celui-ci. Plus, le Maroc s’est engagé aux termes de cette convention à œuvrer par tous les moyens, y compris juridiques, à ce que la détention, le reconditionnement ou le stockage définitif des sources scellées retirées du service contenant des matières radioactives s’effectuent de manière sûre. Or, ce qui s’est passé dernièrement, contrevient à toutes ces règles.
Le Maroc doit en tirer les conséquences et diligenter avec rapidité une enquête pour déterminer les responsabilités et combler le vide juridique qui sous-tend pareil incident, étoffer davantage ses contrôles en la matière, etc. Il doit également disposer d’une base de données efficientes et à jour de toutes les sources de radioactivité et de leur localisation. Ceci d’autant plus que les accidents de radioactivité occasionnés par la perte ou la dissémination des matières actives à usage médical sont généralement le résultat de négligence et de contrôles déficients. Leurs dangers ont, d’ailleurs, fait les choux gras de la presse internationale à la suite du tristement célèbre accident de Goiania au Brésil en 1987. Il s’agissait en fait de la ferraille. Plusieurs personnes en ont fait les frais après avoir été exposées à une source du césium 137 récupéré par des ferrailleurs dans un appareil de radiothérapie laissé à l’abandon dans une clinique désaffectée. 110.000 personnes ont dû subir des examens poussés et le résultat a été des plus inquiétants : 4 morts et 129 sérieusement exposés.
En 1984, à Mohammedia, une source d’iridium 192 utilisé par la radiographie a été récupérée par un ouvrier. Résultat : 8 morts et plusieurs familles éplorées.
Mardi 5 Juin 2012
LARBI BOUHAMIDA
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