LES INONDATIONS AU MAROC 1928

1928/01/16 (Numéro 24257).
Un Correspondant nous écrit de Rabat :
Les inondations ont désolé la partie la plus riche du Maroc, celle où la colonisation euro- péenne avait fait les plus gros efforts. La riche plaine du Gharb, notamment, a été saccagée par les eaux. J'ail pu, en suivant le résident général dans ses déplacements, me rendre compte de la gravité de 'la catastrophe. Elle est au-dessus de ce qu'on peut imaginer, M. Steeg, dans ces jours d'épreuves, s'est vaillamment dépensé, se hasar- dant dans dés régitons où la circulation était difficile, empruntant des ponts de fortune établis à grand' peine, que les eaux emportaient à nouveau quelques heures après. Ce voyage lui a permis de Voir sur place les besoins des populations et «de donner immédiatement les ordres' d'exécution nécessaires. Grâce, à son action personnelle, a pu obtenir de tous ses sérvices.le rendement maximum, coordonner leurs efforts, et, de cela, la population entière du Maroc lui sait gré.
Le 28, décembre, au point du jour, il quitte Rabat. En pleine forêt,de Mamora, un orage de grêle éclate. La route devient glissante. Les autos dérapent. On atteint Kenitra. Le spectacle devient grandiose et angoissant. Le Sebou a débordé; ses eaux limoneuses s'étalent dans la plaine entière. Le résident, malgré les objurgations de M. Becmeur, le chef de la région, qui lui demande de suspendre son voyage, veut atteindre la plaine du Gharb. Quelques kilomètres après avoir quitté Kenitra, à la bifurcation des routes qui mènent, t~ l'une à El-Tletin, l'autre à Petitjean, il doit, avec sa suite, quitter les autos de tourisme qui' les ont amenés jusque-là, pour emprunter des camions automobiles. La route est recouverte de plus de 50 centimètres d'eau. Il faut des moyens de transport au plancher surélevé.
Source :
Le Temps (Paris. 1861)
1928/01/16 (Numéro 24257).
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