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Gharb Chrarda Beni-Hssen :Les dangers d’une urbanisation à outrance

Les questions de l’habitat et de l’urbanisme ont été au cœur de deux rencontres tenues récemment au siège de la wilaya du Gharb Chrarda Beni Hssen. La première partie de la journée était consacrée à la politique de la ville et l’après-midi a été réservé au conseil d’administration de l’Agence urbaine de Kénitra/Sidi Kacem.
Le phénomène de ruralisation a gagné le ville de Kénitra.
Cette journée a été caractérisée par des débats animés, reflétant le souci majeur des différents acteurs de relever les défis de la croissance urbaine. Le cas de la ville de Kénitra illustre parfaitement la nécessité d’apporter des solutions urgentes et appropriées à ce que certains n’hésiteraient pas à qualifier d’urbanisme outrancier et mal contrôlé.

En effet, la capitale du Gharb a été frappée de plein fouet, ces dernières années, par le phénomène de ruralisation de l’espace urbain. Elle a été aussi victime d’un appétit spéculatif vorace, ayant porté un coup dur à sa fonctionnalité et à son identité architecturale. Cette situation est devenue tellement inextricable au point que la concertation régionale sur la politique de la ville pourrait être la dernière chance pour sauver ce qui pourrait l’être.

D’ailleurs, le forum régional sur la politique de la ville, tenu sur le thème «une concertation et une co-construction participative pour une mise en œuvre durable», a offert une occasion aux différents acteurs concernés de contribuer, par leurs opinions et suggestions, à enrichir la plateforme du projet de la «Stratégie nationale sur la politique de la ville». Présidant les travaux du Forum, Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de la politique de la ville, a mis l’accent sur l’approche participative qui vise à adopter une vision cohérente en vue d’améliorer le cadre de vie des habitants, renforcer la capacité d’accueil des espaces urbains et ruraux, et assurer l’intégration spatiale et sociale pour un développement durable. «Le temps des approches réparatrices, dit-il, est révolu, nous aspirons à adopter une approche anticipative afin de pallier les déséquilibres existants et assurer une croissance harmonieuse de nos villes».

Selon lui, la politique de la ville, notamment au niveau de la région du Gharb Chrarda Beni Hssen, ne peut être menée à bon port sans régler d’une manière judicieuse et équitable le problème du régime foncier complexe et opérer une refonte des lois appliquées dans le domaine urbanistique. Le ministre a, d’autre part, souligné que ces concertations régionales ambitionnaient de renforcer les bases de la bonne gouvernance, prônée par S.M. le Roi Mohammed VI pour la mise en œuvre des différentes politiques publiques. Nabil Benabdellah a aussi tenu à rappeler que la politique de la ville s’inscrivait dans le cadre des grands chantiers ouverts dans le Royaume, en particulier le projet de la régionalisation avancée, tournant majeur dans les modes de gouvernance territoriale, avec la mise en place des politiques de décentralisation et de déconcentration. De son côté, le wali de la région du Gharb Chrarda Beni Hssen, gouverneur de la province de Kénitra, Driss Khazani, a précisé que l’expansion urbaine a engendré de grands défis qu’il faut relever. Saisissant cette occasion, il a émis le souhait que ce forum régional puisse aboutir à des résultats concrets pour l’amélioration des conditions de vie des populations des villes et des campagnes de la région.

Après cette rencontre cruciale relative à la politique de la ville, le conseil d’administration de l’Agence urbaine de Kénitra-Sidi Kacem, tenu en début d’après-midi, a consacré ses travaux à la discussion et l’approbation des rapports moral et financier ainsi que le plan d’action de l’Agence pour l’année 2012 et le programme prévisionnel 2013-2014. Hicham Kharssani, directeur de l’Agence urbaine, a présenté à cette occasion le bilan des activités de son département durant l’année écoulée et les engagements pris dans le cadre de son plan d’action pour l’année 2012, ainsi que les prévisions pour les deux années à venir 2013-2014.

Plusieurs membres du conseil d’administration de l’Agence urbaine de Kénitra-Sidi Kacem ont tenu à saluer les efforts déployés par l’agence urbaine en matière d’urbanisme et d’habitat. Ils n’ont pas, en outre, manqué l’occasion pour signaler qu’en dépit des projets réalisés, la région souffrait de multiples dysfonctionnements. On peut citer à cet égard la prolifération de l’habitat insalubre et non réglementaire, le retard enregistré dans le programme «Villes sans bidonvilles», ainsi qu’une non-équivalence et une disparité entre les différents quartiers concernant l’équipement en infrastructures de base. À l’issue du conseil d’administration, il a été procédé à la remise de la certification ISO 9001, version 2008 à l’agence urbaine de Kénitra-Sidi Kacem pour la qualité de prestation de ses services en faveur de ses clients.

La population urbaine du Gharb Chrarda Beni Hssen en hausse

La région a connu une hausse très importante de la population urbaine, provoquant la naissance d’un réseau urbain déséquilibré constitué de 15 centres urbains de différentes tailles : la ville de Kénitra avec 66% de population urbaine et la majorité des activités économiques et industrielles, les deux villes de Sidi Kacem et Sidi Slimane, à vocation agricole et administrative, les petites villes de Souk Larbaa, Sidi Yahia, Mechraa Belksiri et Jorf El Melha et des centres émergents à caractère rural.
Publié le : 27 Juin 2012 - Driss Lyakoubi, LE MATIN

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