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Usine installée au port de Kénitra :Des emplois, mais du bruit

Publié le : 10.08.2006
A Kénitra, rue Qortoba, dans une impasse, face au port, du côté de la route qui mène à la plage de Mehdia, plusieurs familles disent vivre dans un enfer depuis l'installation d'une entreprise française fabriquant de Yachts (bateaux de luxe), dans un dépôt fermé depuis longtemps. Les riverains dénoncent le vacarme de la ferraille travaillée provenant des ateliers de cette entreprise, dont les heures de travail débutent tôt le matin et se terminent tard la journée.

«Ces habitants, tous des propriétaires, répartis dans quatre immeubles, ont investi leurs économies dans leurs habitations afin de retrouver le calme et le charme de la vue à toute heure de la journée. Ils se demandent comment la direction de l'Office d'exploitation des ports (ODEP) avait autorisé cette industrie à s'installer sur ces lieux alors que sa place pourrait être dans le quartier industriel de la ville», indique Mohamed Mouhat, syndic du groupe «Fourat 3».

Ce représentant des habitants ajoute qu'ils sont victimes également de produits résultant du travail de l'aluminium. «Nous ne réclamons pas à cette entreprise de s'arrêter, mais que ses dirigeants au moins respectent leur entourage.

Dans ce cadre, nous lui proposons d'appliquer l'horaire continu, comme cela se fait ailleurs. Nous avons même suggéré aux responsables du port de déplacer l'entreprise à un autre endroit. Cela est même possible de le faire. Mais à défaut de solutions, nous avons l'intention d'organiser un sit-in et nous ne bougerons pas de là que lorsque les autorités trouveront une solution à ce litige.

Car il semble que les dirigeants de l'entreprise ne veulent rien entendre», ajoute M. Mouhat. Ce n'est pas l'avis de la partie adverse qui précise que le hangar dans lequel l'entreprise s'est installée existe depuis longtemps et que ces lieux étaient infectés avant qu'ils ne soient réhabilités par leurs soins. «Concernant le bruit que nous faisons, je tiens à préciser que ces bâtiments sont des locaux industriels existants depuis 1912 et que les plaignants habitent dans des immeubles construits récemment.

Nous travaillons jusqu'à 21h00, mais cela reste dans la légalité. Par ailleurs, le plus intolérable dans cette histoire est qu'une voiture a été cassée, qu'un de nos salariés a été blessé par un projectile, que les gens nous insultent et nous jettent des poubelles. Nous recevons tous les jours des menaces à caractère raciste», explique Luc Simon, le patron de cette société qui dit avoir créé 70 emplois en six mois et qu'elle a prévu de passer à 200 dans un an.

L'ODEP rentre également dans la danse puisqu'il a été mis en cause pour se défendre. «Ces gens-là ont tort, car ils sont venus habiter dans un immeuble près du port, sachant bien qu'il y a toujours de grandes manœuvres telles que les déchargements ou déchargements des navires comme cela se fait à Casablanca ou Agadir.

Ces habitants se sont occupés davantage de la belle vue sur le fleuve de Sebou que du risque de venir habiter près d'un port», répond Jaafar Boujloud, responsable de la division technique au port de Kénitra. Aujourd'hui, l'affaire est devant la justice.
Par Rachid Tarik LE MATIN
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