Conférence-débat à Kénitra sur le projet urbain de la ville

Kénitra, 06/10/09- Une conférence-débat sur le projet urbain de kénitra, dont l'étude a été lancée en septembre dernier par l'Agence urbaine de Kénitra-Sidi Kacen, a réuni, mardi, au siège de la Wilaya du Gharb-Chrarda-Beni-Hssen plusieurs acteurs locaux concernés, institutionnels et de la société civile.

Le projet vise la requalification et le renouvellement des secteurs Centre-Nord, Est et Sud-Est de la ville qui se trouve à positionnement géographique stratégique, entre le pôle économique Tanger-Tétouan au nord, le projet industriel et touristique Fès-Meknès au Sud-Est et dans l'aire métropolitaine centrale Kénitra-Rabat-Casablanca.

"Le but est de savoir ce que nous voulons que la ville de Kénitra soit dans les années à venir", a indiqué le Wali de la région Gharb-Chrarda-Beni-Hssen et gouverneur de la province de Kénitra, M. Abdellatif Benchrifa.

Kénitra, a-t-il dit, a grandi à l'ombre des grandes villes dominantes et a connu une dynamique urbaine, architecturale et fonctionnelle et un développement démographique remarquable.

Il a cité les défis que la ville doit affronter notamment la rareté du foncier pour répondre à la demande sociale et économique, la donne environnementale et attirer l'attention sur le fait qu'une grande partie de la cité se trouve à une très basse altitude.

Il y a beaucoup d'espaces dans la ville qui doivent être repensés et transformés, a affirmé M. Benchrifa.

Parmi les dysfonctionnements que connaît la ville, l'Agence urbaine a relevé entre autres l'extension urbaine de la cité au détriment du patrimoine forestier, le manque d'espaces verts à l'intérieur de la ville et la pollution de l'Oued Sebou.

Le bureau chargé de l'étude du projet urbain de la ville, qui vient à peine d'entamer son étude, cite, de son côté, l'asphyxie du tissu urbain de la ville entre Oued Sebou et la forêt de la Maâmora qui constitue un obstacle à son extension urbanistique.

Il soulève aussi les problèmes de la circulation et du transport, l'existence de friches dans l'espace urbain et l'absence d'une harmonie des façades.

Le bureau souligne l'intérêt de donner à la ville une charte architecturale harmonieuse spécifique et propose sa remise à niveau et sa modernisation à travers un projet urbanistique qui prend en compte son ouverture sur sa façade fluviale, vu la symbolique historique du site.

Pour sa part, le président de la commune urbaine de Kénitra, Aziz Rebbah, s'est interrogé "comment dans un espace restreint on peut innover dans le domaine urbanistique" ?.

Plusieurs questions ont été soulevées au cours de ce débat portant notamment sur les conditions nécessaires à mettre en place pour assurer la mise en œuvre du projet urbain, le rôle du secteur privé et le financement du projet.

L'agence a aussi invité des experts de l'Institut supérieur d'architecture de la communauté française "La Cambre" de Bruxelles, qui ont présenté des exposés sur l'expérience de leur pays en matière de projet urbain.

Ils ont particulièrement insisté sur la place centrale qui doit être accordée à la dimension participative, soulignant la nécessité de repenser la manière de faire la ville.