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Kénitra:Qualification et renouvellement urbains

Kénitra est l'une des villes ayant souffert par le passé d'une urbanisation outrancière et d'une expansion démographique galopante. Aujourd'hui, le souci majeur des responsables et des acteurs concernés est de reconstruire l'identité urbaine de la ville, préserver ce qui reste de son cachet architectural et lui définir de nouveaux rôles et une nouvelle fonctionnalité.


Dans cette optique et afin de contribuer à l'effort titanesque de mise à niveau de la capitale du Gharb, l'Agence urbaine de Kénitra-Sidi Kacem a lancé, durant le mois de septembre, l'étude du «projet urbain» de Kénitra. Cette étude a pour objectif la requalification et le renouvellement urbains des secteurs centre-nord, est et sud-ouest de la ville. L'Agence urbaine de Kénitra-Sidi Kacem a organisé à cette occasion, mardi 6 octobre, au siège de la wilaya, une conférence-débat sous le thème ''Projet urbain : démarches et objectifs". Le but essentiel étant de recueillir les suggestions et propositions des acteurs concernés et de présenter le bureau d'études qui sera en charge du projet. Pour enrichir le débat et permettre aux participants de prendre connaissance des expériences étrangères, notamment des pays ayant une grande expérience en matière d'urbanisme, les organisateurs ont invité à cette rencontre des experts de l'Institut supérieur d'architecture de la communauté française (ISCAF), La Cambre-Bruxelles. Lors de son allocution, le wali du Gharb Chrarda-Béni Hssen et gouverneur de la province de Kénitra, a présenté à l'assistance une vision multidimensionnelle sur l'histoire de la ville, sa situation géographique, ses potentialités, ses atouts, son devenir et les défis qu'elle est appelée à relever. Le wali n'a pas manqué, par ailleurs, de rappeler que Kénitra, qui vivait jusqu'à présent à l'ombre des métropoles du Royaume, est devenue une grande cité côtière, d'où la nécessité de la repenser et d'aborder sa réalité avec sérénité et rationalité.De son côté, la directrice de l'Agence urbaine de Kénitra-Sidi Kacem, Mariam Belhoussein, a indiqué dans son mot d'ouverture que cette rencontre constitue une première étape d'un processus participatif pour l'élaboration d'un projet urbain pour la requalification et le renouvellement urbains des secteurs centre-nord, est et sud-est de la ville. «La présence des experts belges de l'ISCAF, La Cambre-Bruxelles, ajoute-t-elle, entre dans le cadre de la mise en application de l'accord de partenariat conclu, le 17 mars 2009, entre les deux institutions. Un accord axé essentiellement sur l'échange d'expertises et d'expériences dans le domaine de l'aménagement urbain, la planification et la gestion urbaines, l'élaboration de politiques de renouvellement et de requalification urbains, la préparation de projets urbains, le transport, la mobilité, la préservation du patrimoine bâti et culturel, la mise en valeur des potentialités régionales et locales, le développement économique régional et la gouvernance locale». En guise de conclusion, la directrice de l'Agence urbaine a souligné que la réussite de l'étude du «Projet urbain » de la ville de Kénitra est tributaire de l'implication effective de l'ensemble des intervenants et des acteurs concernés et dépend aussi du degré de mobilisation autour d'un projet commun et réaliste sous forme d'un contrat de ville à l'instar des autres expériences réussies de certaines cités du Royaume. Le sociologue Jean-Louis Genard, directeur de l'ISCAF-La Cambre a tenu à rappeler au début de son intervention que la présence d'une délégation de la Cambre à Kénitra et à Rabat, en ce début d'année académique 2009-2010, s'inscrit dans une continuité de relations privilégiées avec le Maroc. Il a, par la suite, abordé la question du développement dont le concept s'est libéré, dit-il, de sa visée héritée du 19e siècle qui l'associait à un progrès linéaire pour être pensé actuellement d'une manière globalisante. L'expert bruxellois s'est longuement arrêté sur l'approche participative qui occupe à l'ISCAF, souligne-t-il, une place absolument centrale. L'objectif étant de faire face à une crise de l'expertise et de la représentation qui oblige les décideurs et les experts à revoir en profondeur la place de l'architecte, de l'urbaniste et ''des modes de constitution de leur savoir''.L'architecte urbaniste et enseignant à l'ISCAF, La Cambre, Victor Brunfaut a, d'abord, rappelé que les notions de projet de ville et de projet urbain sont apparues et se sont développées dans le sillage de la remise en cause de l'urbanisme traditionnel au tout début des années 70. Répondant à une logique pragmatique, le projet urbain, indique-t-il, doit rassembler autour d'un projet commun, concerté, les différents intervenants et opérateurs, promoteurs publics et privés, habitants et usagers. Contrairement au projet de ville, explique-t-il, le projet urbain s'applique uniquement aux opérations locales de transformation urbaine visant à intégrer les trois dimensions du développement durable : l'économie, le social et l'environnemental.
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