Home » » Gharb:Rirha-Sites archéologiques -

Gharb:Rirha-Sites archéologiques -

Situé dans la plaine du Gharb, à environ 35 km du site de Volubilis et à 8 km au nord de Sidi Slimane (province de Kénitra), le site de Rirha occupe, sur la rive droite de l’oued Beht, une colline triangulaire artificielle d’une dizaine de mètres de hauteur, allongée d’est en ouest et enserrée par un méandre de l’oued. Le Ministère de la culture du Maroc est propriétaire du site de Rirha, classé depuis 2001 (B.O. n° 4921 du 30 juin 2001). Ce site a été signalé dès la fin du XIXème siècle et partiellement fouillé dans les années 1920 et en 1955. Depuis 2004, il fait l’objet de nouvelles opérations archéologiques réalisées par une équipe mixte franco-marocaine.
Cet article vise à présenter l’évolution d’un site et de son environnement au cours de la période antique. Rirha est un site important (10- 11 ha), occupé de l’époque du royaume maurétanien jusqu’au Moyen-âge islamique. Il est à ce titre un excellent objet d’étude pour appréhender l’implantation humaine dans la plaine du Gharb sur une longue durée.
Le site a connu trois phases d’occupation bien marquées : 1/ une phase dite maurétanienne qui remonte au moins au IIIème siècle av. JC., caractérisée par une architecture en terre crue ; 2/ une phase romaine (Ier-IIIème siècle ap. JC.), durant laquelle se développe un paysage urbain (domus, enceinte, égouts...) ; 3/ une phase islamique (IXème-XIVème siècle) qui réoccupe dans un premier temps les bâtiments d’époque antique. Cet article se concentre plus particulièrement sur les deux premières phases. Outre les travaux archéologiques et architecturaux, il a été entrepris une étude paléoenvironnementale de grande ampleur, associant les disciplines de la paléobotanique, la géomorphologie et l’archéozoologie.
Présentation détaillée du site
Sur la base de découvertes faites par des officiers militaires à la fin du XIXème siècle et sur des observations du Lieutenant Halbwachs en 1919, la première intervention, dirigée par L. Chatelain, responsable du Service des Antiquités du Maroc, et coordonnée sur le terrain par H. Desroziers, se porta sur un « petit établissement romain » localisé essentiellement dans la partie est du site (campagne de 1920) ; il s’agissait de petits sondages dispersés, dont les résultats n’ont été publiés que partiellement dans le Bulletin du Comité des Travaux Historiques (1919-1926) et dans l’ouvrage de L. Chatelain, Le Maroc des Romains, Paris, 1944.
Du point de vue archéologique, ces premières investigations avaient mis au jour une enceinte, deux zones d’habitat et un ensemble thermal. Le matériel exhumé était varié -fresques, mosaïques, éléments architectoniques, inscriptions funéraires (IAM, 2, n° 287-295), céramiques, monnaies, etc.- et n’a fait l’objet que d’études partielles.
Au terme de cette campagne, L. Chatelain concluait à la présence à Rirha d’un « poste militaire ou plutôt d’une villa fortifiée » d’époque romaine.
En 1955, encouragé par les découvertes faites à cette époque à Banasa, M. Euzennat, alors chef du Service des Antiquités du Maroc, décida d’ouvrir une tranchée de contrôle de 15 m de long et de 8 de profondeur dans le tell occidental, en vue de retrouver l’occupation romaine et de rechercher les traces d’un établissement préromain dont il pressentait l’existence. Le sondage pratiqué par A. Luquet a permis d’esquisser les grandes lignes de l’histoire du site grâce à la réalisation d’une « coupe stratigraphique », dont la chronologie s’étendrait du IIème siècle av. JC. au IIIème siècle ap. JC.
Share this article :

Aucun commentaire :