· Mais des réglages restent à apporter
· Décalage entre le centre de décision et l’exécutant régional
· Déficit de main-d’œuvre qualifiée et inadaptation du code du travail
«La mise en œuvre du contrat-programme est bien avancée», se félicite Ahmed Darrab, le secrétaire général de l’Association des producteurs d’agrumes du Maroc (Aspam). Du moins en ce qui concerne le plan du rajeunissement du verger agrumicole. Sans donner d’indications précises sur le bilan des nouvelles plantations dont l’objectif est d’atteindre 50.000 à l’horizon 2018, Darrab estime que la cadence est assez forte. A tel point que certains pépiniéristes ont même enregistré une rupture de stock.
Néanmoins, des contraintes existent, reconnaît le secrétaire général de l’Aspam. L’inventaire en a été dressé à l’occasion du conseil d’administration de l’association, réuni mercredi dernier à Casablanca. Réunion dédiée à la préparation de l’Assemblée générale qui aura lieu le 3 avril 2011 également à Casablanca. Ses débats seront consacré à l’évaluation à mi-parcours des étapes franchies dans l’exécution du contrat-programme et plus particulièrement les contraintes rencontrées par les producteurs et les investisseurs de la filière agrumicole. «Car, outre le renouvellement et l’extension du verger agrumicole, la restructuration de la filière porte aussi sur la valorisation, la consolidation et l’élargissement des marchés extérieurs ainsi que la transformation et la promotion de la consommation sur le débouché local», rappelle Darrab. Or, tous ces chantiers sont ouverts. «D’où l’importance des enjeux, mais aussi l’ampleur des difficultés qui peuvent ressurgir», est-il souligné.
Surtout que le lancement du Plan Vert, dans sa globalité, a nécessité la mise au point d’un imposant arsenal juridique et règlementaire. Pour le cas spécifique de la filière agrumicole, de nouvelles orientations ont été introduites en ce qui concerne l’accompagnement et le soutien aux producteurs, conditionneurs et agro-industriels. Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes d’interprétation des nouvelles règles. Au point que dans certaines régions, le décalage entre le centre de décision et l’exécutant régional est on ne peut plus flagrant. A titre d’exemple, les autorisations de forage nécessitent des délais assez longs dans le Gharb bien que la région se distingue par une pluviomètrie dépassant de loin la normale.
La démarche à faire auprès de l’Agence du bassin hydraulique du Sebou est assimilée au parcours du combattant. D’abord, il faut une demande de creusement appuyée par un dossier volumineux qui peut être sanctionnée par une autorisation, mais dans un délai d’au moins 2 ans, soutiennent des agriculteurs. Ensuite, il faut demander une autorisation d’exploitation du puits dont la suite n’est pas nécessairement favorable. Comment peut-on justifier cette procédure si complexe et bien lourde à la fois? «L’Agence n’est-elle pas au fait de la nouvelle stratégie agrumicole, consignée de surcroît dans un contrat- programme passé avec le gouvernement», s’indigne un producteur de Sidi Slimane. Il y a aussi des difficultés liées aux agrumiculteurs eux-mêmes du fait du statut de leur foncier ou de la complexité des régimes juridiques des terres agricoles. «Seulement, l’essentiel de ces problèmes peut être désormais traité dans le cadre de l’agrégation. A la seule condition d’instaurer une coordination plus efficiente entre les administrations concernées», estime le secrétaire général de l’Aspam.
Mais le problème le plus handicapant relève du volet social. D’abord, la main-d’œuvre qualifiée se fait de plus en plus rare, notamment dans les régions du Gharb, Béni Mellal et le Haouz. Il y a ensuite le code du travail qu’il faut adapter aux spécificités de l’activité agricole. Cela concerne surtout l’affiliation à la Caisse nationale de sécurité sociale dont le régime occulte le caractère saisonnier de l’activité.
Au-delà, la profession se veut rassurante. «Au demeurant, ce sont des réglages que la profession souhaite voir aplanis dans les meilleurs délais possibles», espère Darrab. D’autant plus que le projet s’annonce d’envergure au vu des objectifs affichés.
Le contrat-programme signé avec le gouvernement en avril 2008 s’assigne pour objectif de porter la production à 2,9 millions de tonnes à l’horizon 2018 au lieu de 1,3 million actuellement. Ceci, via le renouvellement de 30.000 ha et l’extension des plantations sur 20.000 ha. A noter que la stratégie écarte de facto les opérations d’extension dans les périmètres jugés déficitaires en ressources hydriques. Mieux encore, on prévoit même une réduction des superficies dédiées aux agrumes dans la région du Souss où le stress hydrique a atteint une cote alarmante. Quant au Gharb, il s’adjuge la part du lion dans la nouvelle stratégie agrumicole nationale. Sur les 50.000 ha de nouvelles plantations, la région en concentre 17.730 dont près de 10.000 ha au titre d’extension des superficies. Le tout sera planté avec de nouvelles variétés adaptées au commerce international. De sorte qu’à l’horizon 2018, il est prévu d’exporter 1,3 million de tonnes dont 750.000 tonnes de petits fruits et 530. 000 tonnes d’oranges. Pour atteindre ce volume, il est prévu d’investir une enveloppe de 9 milliards de DH dont les 2 tiers à la charge du privé et le reste sera assuré par l’Etat sous forme de subventions et de mesures d’accompagnement. Mais encore faut-il s’assurer les débouchés d’écoulement. La dessus, l’interprofession a déjà une vision qu’elle compte finaliser avec les sphères officielles.
Recherche/développement
La R&D sera assurée par le Centre interprofessionnel de recherche/développement (Cerda) domicilié à la station expérimentale d’Elmanzeh à quelques kilomètres de Kénitra. La convention portant création de cet outil a été signée entre l’Aspam et l’Institut national de recherche agronomique en mai dernier. Deux antennes régionales du Centre seront implantées dans le Souss et l’Oriental. Le Centre a aussi pour mission l’encadrement des agrumiculteurs. Son financement est assuré à parts égales par les producteurs et l’Etat.
Néanmoins, des contraintes existent, reconnaît le secrétaire général de l’Aspam. L’inventaire en a été dressé à l’occasion du conseil d’administration de l’association, réuni mercredi dernier à Casablanca. Réunion dédiée à la préparation de l’Assemblée générale qui aura lieu le 3 avril 2011 également à Casablanca. Ses débats seront consacré à l’évaluation à mi-parcours des étapes franchies dans l’exécution du contrat-programme et plus particulièrement les contraintes rencontrées par les producteurs et les investisseurs de la filière agrumicole. «Car, outre le renouvellement et l’extension du verger agrumicole, la restructuration de la filière porte aussi sur la valorisation, la consolidation et l’élargissement des marchés extérieurs ainsi que la transformation et la promotion de la consommation sur le débouché local», rappelle Darrab. Or, tous ces chantiers sont ouverts. «D’où l’importance des enjeux, mais aussi l’ampleur des difficultés qui peuvent ressurgir», est-il souligné.
Surtout que le lancement du Plan Vert, dans sa globalité, a nécessité la mise au point d’un imposant arsenal juridique et règlementaire. Pour le cas spécifique de la filière agrumicole, de nouvelles orientations ont été introduites en ce qui concerne l’accompagnement et le soutien aux producteurs, conditionneurs et agro-industriels. Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes d’interprétation des nouvelles règles. Au point que dans certaines régions, le décalage entre le centre de décision et l’exécutant régional est on ne peut plus flagrant. A titre d’exemple, les autorisations de forage nécessitent des délais assez longs dans le Gharb bien que la région se distingue par une pluviomètrie dépassant de loin la normale.
La démarche à faire auprès de l’Agence du bassin hydraulique du Sebou est assimilée au parcours du combattant. D’abord, il faut une demande de creusement appuyée par un dossier volumineux qui peut être sanctionnée par une autorisation, mais dans un délai d’au moins 2 ans, soutiennent des agriculteurs. Ensuite, il faut demander une autorisation d’exploitation du puits dont la suite n’est pas nécessairement favorable. Comment peut-on justifier cette procédure si complexe et bien lourde à la fois? «L’Agence n’est-elle pas au fait de la nouvelle stratégie agrumicole, consignée de surcroît dans un contrat- programme passé avec le gouvernement», s’indigne un producteur de Sidi Slimane. Il y a aussi des difficultés liées aux agrumiculteurs eux-mêmes du fait du statut de leur foncier ou de la complexité des régimes juridiques des terres agricoles. «Seulement, l’essentiel de ces problèmes peut être désormais traité dans le cadre de l’agrégation. A la seule condition d’instaurer une coordination plus efficiente entre les administrations concernées», estime le secrétaire général de l’Aspam.
Mais le problème le plus handicapant relève du volet social. D’abord, la main-d’œuvre qualifiée se fait de plus en plus rare, notamment dans les régions du Gharb, Béni Mellal et le Haouz. Il y a ensuite le code du travail qu’il faut adapter aux spécificités de l’activité agricole. Cela concerne surtout l’affiliation à la Caisse nationale de sécurité sociale dont le régime occulte le caractère saisonnier de l’activité.
Au-delà, la profession se veut rassurante. «Au demeurant, ce sont des réglages que la profession souhaite voir aplanis dans les meilleurs délais possibles», espère Darrab. D’autant plus que le projet s’annonce d’envergure au vu des objectifs affichés.
Le contrat-programme signé avec le gouvernement en avril 2008 s’assigne pour objectif de porter la production à 2,9 millions de tonnes à l’horizon 2018 au lieu de 1,3 million actuellement. Ceci, via le renouvellement de 30.000 ha et l’extension des plantations sur 20.000 ha. A noter que la stratégie écarte de facto les opérations d’extension dans les périmètres jugés déficitaires en ressources hydriques. Mieux encore, on prévoit même une réduction des superficies dédiées aux agrumes dans la région du Souss où le stress hydrique a atteint une cote alarmante. Quant au Gharb, il s’adjuge la part du lion dans la nouvelle stratégie agrumicole nationale. Sur les 50.000 ha de nouvelles plantations, la région en concentre 17.730 dont près de 10.000 ha au titre d’extension des superficies. Le tout sera planté avec de nouvelles variétés adaptées au commerce international. De sorte qu’à l’horizon 2018, il est prévu d’exporter 1,3 million de tonnes dont 750.000 tonnes de petits fruits et 530. 000 tonnes d’oranges. Pour atteindre ce volume, il est prévu d’investir une enveloppe de 9 milliards de DH dont les 2 tiers à la charge du privé et le reste sera assuré par l’Etat sous forme de subventions et de mesures d’accompagnement. Mais encore faut-il s’assurer les débouchés d’écoulement. La dessus, l’interprofession a déjà une vision qu’elle compte finaliser avec les sphères officielles.
Recherche/développement
La R&D sera assurée par le Centre interprofessionnel de recherche/développement (Cerda) domicilié à la station expérimentale d’Elmanzeh à quelques kilomètres de Kénitra. La convention portant création de cet outil a été signée entre l’Aspam et l’Institut national de recherche agronomique en mai dernier. Deux antennes régionales du Centre seront implantées dans le Souss et l’Oriental. Le Centre a aussi pour mission l’encadrement des agrumiculteurs. Son financement est assuré à parts égales par les producteurs et l’Etat.
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