Holcim Maroc réalise des résultats en nette progression Résultats semestriels

“L’année 2003 sera certainement une année exceptionnelle pour les entreprises du secteur du Bâtiments & Matériaux de construction". C'est ce qu'a laissé entendre M. Youssef Ennadifi, Président Directeur Général de Holcim Maroc, première société du secteur, mais également du marché, à présenter ses résultats semestriels, conformément aux recommandations du CDVM. De cette présentation, il ressort une évolution positive des principaux indicateurs du groupe. Il faut dire que la filiale marocaine du groupe suisse Holcim Ltd a su tirer profit d'une conjoncture sectorielle très favorable marquée, entre autres, par la dynamique du secteur du logement social, le programme touristique à Saïdia (Plan Azur), le réajustement des prix de vente ciment en début d'année (+2,5 à 3 %), la baisse de la TIC, etc. La conjonction de ces facteurs favorables s'est traduite par une demande accrue du ciment gris. Le volume de vente de ciment de Holcim Maroc s'est ainsi accru de 8,5 % par rapport à la même période de l'année 2002, pour s'établir à 960 mille tonnes, générant un chiffre d'affaires de 691 MDH, en hausse semestrielle de 11,6 %. Plus significatif encore, la valeur ajoutée du segment Ciments Gris s'est établi à 376 MDH en hausse de +22 %. Sur ce point, il s'agit plutôt d'un effet rattrapage. En effet, en 2002, le cimentier avait vu sa valeur ajoutée reculer de -1%, à 308 MDH. Dans le même sillage, le résultat d'exploitation a connu un bond de +30 % à 235 MDH, à fin juin, résultat d'importants efforts de maîtrise des coûts et d'amélioration de la productivité. A côté du Ciment Gris, le segment Béton Prêt à l'Emploi (BPE) a vu ses principaux indicateurs enregistrer des croissances exceptionnelles suivant la dynamique du secteur bâtiment et travaux publics. Ainsi, les ventes de BPE ont progressé de +35 %, 140 MDH, pour un chiffre d'affaires de 81 MDH, en hausse de 37 %. Le résultat d'exploitation de Holcim Béton a connu un bon de 262 % à plus de 5 MDH. Cette forte hausse se justifiant par "l'importante provision réalisée par la filiale en 2002", fait remarquer M. Claude Ruttimann, Directeur Administration et Finances de Holcim Maroc. En dépit des réalisations du segment BPE, M. Ennadifi souligne que la marge de progression de la filiale reste encore très importante du fait que "le taux de pénétration de cette activité reste encore faible au Maroc, dépassant à peine 7 % contre plus de 40 % en Espagne". Enfin, la nouvelle activité du groupe, le Granulat, a réalisé un chiffre d'affaires de 8,7 MDH. La valeur ajoutée du nouveau segment ressort à 2,4 MDH, ce qui correspond à une marge appréciable de 27,6 %. Forte rentabilitéRépondant au souhait du CDVM, Holcim Maroc a également présenté ses résultats semestriels consolidés. Ainsi, son chiffre d'affaires consolidé s'est établi à 753 MDH, en hausse de 12 %. La valeur ajoutée du groupe s'est améliorée de +24 % à 390 MDH. Idem pour le résultat d'exploitation qui enregistre un bond de +34 %. Ainsi, et en dépit d'une progression de l'impôt sur le résultat de +65 % à 68 MDH, le résultat net semestriel consolidé du groupe passe à 178 MDH, en hausse de +26%. A ce niveau, le bénéfice net par action progresse de +26 % à 42,4 dirhams. Les autres indicateurs financiers du groupe se sont également consolidés. Le pôle Trésorerie et Placements du groupe ressort à 287 MDH, et ce "après le paiement de dividende 2002 à hauteur de 168,4 MDH". Les capitaux propres du groupe se sont stabilisés à 800 MDH. La hausse du résultat net et la stagnation des fonds propres s'est traduite par une amélioration du rendement des fonds propres qui retrouve presque son niveau de 2001 en s'établissant à 44,9 % (basant les calculs sur des fonds propres moyens début de l'année et 30 juin 2003), suite à une progression semestrielle de +11 %. La solidité du bilan du groupe, la croissance de la rentabilité sont autant d'atouts qui militent en faveur du groupe au cas où celui-ci déciderait de contracter un emprunt pour financer ses importants projets d'investissements. Dans ce cadre d'ailleurs, le groupe a investi durant cette année quelque 350 MDH. Le gros du montant, soit 310MDH est affecté à l'usine de Ras El Ma et sert au financement des travaux d'extension de l'atelier de broyage et d'ensachage, à l'émergement d'un nouvel accès routier visant le contournement des zones d'habitation et l'embranchement de l'usine à la voie ferrée. A côté de cet investissement, il y a le projet Atlacim qui se traduira par la mise en place d'un dispositif industriel dans le Centre. Nouvelle organisationCe projet dont "le comité national des études d'impact a approuvé l'étude environnementale", selon M. Ennadifi, va nécessiter un investissement prévisionnel de 1,7 milliard de dirhams. D'après le PDG d'Holcim Maroc, "les travaux du projet d'Atlacim débuteront en 2004 et la date de mise en service de la cimenterie est prévue pour la mi-2006". Le seul hic qui entachait la réalisation du projet, à savoir l'acquisition des terrains, "est en voie de règlement", fait remarquer M.Ennadifi. Avec la réalisation de cette unité, Holcim Maroc sera encore mieux outillé pour affronter les autres cimentiers fortement implantés dans la région Centre (Settat-El Jedida-Casablanca-Rabat-Kénitra). Ce qui laisse augurer de bonnes perspectives pour le cimentier.Sur un autre registre, et au niveau du marché boursier, le cours boursier du titre Holcim a progressé de 15 % à fin juin 2003. Par la suite, le titre a accompagné le rebond estival du marché pour porter sa performance annuelle à +23,38 %, à 987 dirhams l'action. En dépit de cette hausse, l'action Holcim enregistre la plus faible progression du secteur, et est surperformé par les indices MASI (+27,57 %) et MADEX (+24,72 %) de la Bourse de Casablanca. Durant le semestre, quelque 150 000 actions Holcim ont changé de mains, contre 119 000 pour la même période de 2002. In fine, et dans l'optique d'améliorer la Gouvernance du Groupe, le mode de direction a été modifié lors de l'Assemblée Générale Extraordinaire, tenue en mai dernier. Ce changement s'est traduit par la mise en place d'un nouveau mode d'organisation de la société Holcim Maroc séparant le pouvoir de gestion du pouvoir de contrôle.
Moussa Diop-La Nouvelle Tribune