Régie des tabacs
Restructuration de l'organisation, optimisation de la structure industrielle, lancement de nouvelles marques sur le marché local, qualification des ressources humaines…le plan de développement de la Régie est en marche. Explications.
L'effet Altadis commence à se faire sentir sur la Régie des tabacs. Deux mois après avoir acquis 80% du capital de la Régie pour un montant de 14 milliards de DH, le groupe franco-espagnol passe à la vitesse supérieure. Premier acte : la mise en place d'une nouvelle organisation.
Si elle s'inspire en grande partie du modèle organisationnel d'Altadis, cette restructuration est également le fruit des résultats des réflexions menées en interne et des études réalisées par un cabinet spécialisé, en l'occurrence Masnaoui. Cette opération a été d'ailleurs prévue dans le cadre du business -plan 2003-2007.
Concrètement, cette réorganisation s'est traduite par la mise en place de quatre pôles opérationnels, à savoir le pôle industriel (production, développement, qualité, achats de tabac, battage, culture), le pôle commercial (marketing/ventes cigarettes et cigares, importations et exportations), le pôle distribution et le pôle ressources (finances, ressources humaines, achats hors tabacs, systèmes d'information).
La restructuration porte également sur la nomination de plusieurs nouveaux responsables, notamment de Joaquin Pimentel Ortega, directeur du pôle commercial (ex-directeur marketing/ ventes d'Altadis Espagne, de Hamid Terrab, directeur du pôle industriel et de Jean Montané, directeur adjoint de ce département (ex-gestionnaire de produits à la direction industrielle cigarettes d'Altadis et d'Alexandre de Suzzoni, directeur pôle distribution (ancien directeur des opérations d'Altadis distribution France).
La réorganisation de la Régie des tabacs n'est pas le seul chantier stratégique investi par Altadis. Le groupe compte également mettre les bouchées doubles au niveau de la distribution. Il s'agit d'un métier dont le cigarettier développe une grande expertise qui sera déployée au niveau local voire régional. A titre de rappel, le groupe est l'un des opérateurs de taille sur le marché de la distribution en Europe de l’Ouest. Selon les chiffres communiqués par le groupe, la distribution du tabac reste la première activité en termes de rentabilité. Quant au chiffre d’affaires de cette branche, il enregistre une croissance de 4%. Notons qu'Altadis a renouvelé début 2003 de nombreux contrats de distribution avec les grands fabricants de tabac. En ce qui concerne le développement des activités de distribution généraliste dans d’autres secteurs, avec l’acquisition de la société Burgal en Espagne, l'activité distribution hors tabac enregistre une croissance de 46 %.
Elle représente désormais 54 % du chiffre d’affaires économique de la branche. Aujourd'hui, la stratégie d'Altadis est claire. Le groupe continuera de se développer sur des niches de marchés qui garantissent une rentabilité supérieure à celle de la logistique de masse. Au niveau local, les axes de développement de la branche distribution ne sont pas encore dévoilés.
Altadis se fixe aussi comme objectif stratégique d'optimiser la structure industrielle de la Régie des tabacs. La fermeture de l'usine de Casablanca est à l'ordre du jour. Elle se fera certainement au courant de l'année prochaine.
Quant à l'effectif de cette usine (250 personnes), la régie exclut l'hypothèse d'un éventuel licenciement d'une partie de son personnel. D'autant plus que dans le cahier des charges de la privatisation de cette entreprise, l'acquéreur s'est engagé à ne pas toucher aux intérêts du personnel pour une période de cinq ans. Notons que la Régie compte transférer l'activité de l'usine de Casablanca à celle de Kénitra.
Quant à l'activité de l'unité de Tétouan, elle sera dédiée à la fabrication des cigarettes brunes sans filtre. Sur le plan commercial, il semble que le groupe franco-espagnol est en train d'affiner les dernières retouches pour le lancement de certaines marques d'Altadis sur le marché national. Tout un arsenal est donc mis en place pour préparer la Régie des tabacs à l'ouverture du secteur du tabac fixé pour 2008.
Suppression de 1.600 emplois en France et en Espagne
Le 24 juillet dernier, Altadis a annoncé un vaste plan de réorganisation qui vise la suppression de 1.600 emplois, dont 977 en Espagne et 701 en France. Ce projet concerne les trois branches d'activités du groupe et serait concrétisé entre début 2004 et l'été 2005.
Face à la pression des syndicats, le cigarettier franco-espagnol a mandaté deux cabinets d'expertise chargés d'étudier la validité du projet de restructuration. Ces deux cabinets auront quatre semaines pour établir un rapport sur la question. Altadis prévoit de dépenser 240 millions d'euros pour mener à bien sa réorganisation dont les deux-tiers sont dédiés aux filiales espagnoles.
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