La Gazette du Maroc : quelles sont les potentialités et les opportunités d’investissement dans la Région du Gharb-Chrarda-Béni Hssen ?Jamal Attarri : la position stratégique de la Région du Gharb-Chrarda-Béni Hssen entre le Maroc oriental et le Maroc occidental fait d’elle un carrefour routier de premier ordre. La région dispose de grandes ressources hydriques et d’une Superficie agricole utile (S.A.U) de 560.000 ha dont plus de 50% sont irrigables, et de plusieurs barrages, notamment le barrage Lalla Aïcha, Allal El Fassi et celui d' El Wahda. Elle possède des sols fertiles constitués majoritairement de terres dehs et tirs qui permettent des cultures variées. La forte production agricole incite à la création d’unités agroalimentaires.Les productions de fruits, légumes et viandes appellent à l’installation d’unités frigorifiques et de conditionnement. La production oléicole permet la création d’unités de trituration et de conserveries.La production laitière qui dépasse les 100 millions de litres, encourage à la création d’unités de transformation de lait et de fromagerie. L’activité d’élevage permet la création d’unités de fabrication d’aliments de bétail. Le secteur de l’artisanat offre plusieurs possibilités d’investissement, notamment dans les activités de broderie.
La région dispose également de zones industrielles dont une grande zone nouvellement créée à Sidi Kacem qui s’étend sur une superficie de 21 ha et comprenant 310 lots. Sur le plan touristique, la région dispose d’un littoral de 140 Km, avec de belles plages (Mehdia, Moulay Bousselham, Boukmour) et dispose de grandes réserves de chasse à Arbaoua et Kariat Ben Aouda qui s’étendent respectivement sur une superficie de 35.000 ha et 15.000 ha, et qui offrent d’énormes opportunités d’investissement.
Qu'en est-il réellement des entraves à l’investissement ?Les principales entraves concernent :
• L’indisponibilité des terrains.
• L’affectation des terrains demandés à
des établissements publics ou des sociétés concessionnaires de service public, particulièrement la Sogeta et la Sodea.
• Le manque de qualification des sites.
• Les coûts élevés des terrains.
• La non-conformité des projets avec les orientations des plans d’aménagements.
• Le caractère contraignant des textes et de la procédure d’attribution des terres agricoles ou à vocation agricole faisant partie du domaine privé de l’Etat.
• Les insuffisances dans le montage des projets.
Mais le CRI et tous les acteurs du changement sont interpellés pour démanteler ces entraves.
Concrètement, à votre avis, quelle est la politique de développement et quelles
sont les actions à entreprendre ?
Les contraintes relatives au foncier, à la non qualification des espaces d’investissement, à la non-conformité des projets montrent l’inadaptation de l’offre et de la demande.L’offre des terrains et des potentialités “en l’état brut” ne répond pas aux normes d’utilisation infrastructurelle et ne constitue pas un bon produit d’accueil des projets. Pour l’adaptation de l’offre à la demande et la réalisation des objectifs, deux dispositions sont nécessaires :
• L’intégration socioéconomique des projets ;
• La promotion des investissements productifs
La politique de développement régional doit prendre en considération la qualification des infrastructures et des espaces d’investissement intégrés.
Le CRI agira dans le cadre de cette politique, selon “une stratégie de développement spatial” pour la promotion des investissements productifs.
Les axes de cette politique doivent être :
• L’activation de la fonction portuaire de la région et la construction du port maritime de Kénitra.
• La réhabilitation des zones industrielles.
• L’aménagement d’autres espaces d’investissement (zones industrielles, parcs industriels, zones d’activités économiques, pépinières d’entreprises, districts industriels).
• La requalification des infrastructures d’assainissement.
• L’aménagement des sites touristiques le long du littoral.
L’élaboration et la mise en œuvre de cette politique interpelle tous les acteurs de développement spatial ; Communes, Conseil de la ville, Conseil régional et pouvoirs publics, d’œuvrer de concert, dans une démarche participative pour programmer ces infrastructures de base pour l’accueil des projets d’investissement.
Aussi, des actions doivent être entreprises dans le sens de :
• La mobilisation d’une assiette foncière pour les projets d’investissement.
• La réalisation d’un système d’information géographique.
• La création d’une zone industrielle à Saknia de 1ère, 2ème et 3ème catégorie sur une superficie de 234 ha, prévue par le Plan d’aménagement.
• La révision du mode de gestion des zones industrielles.
• La création d’une zone industrielle à Sidi Yahia de 1 ère, 2ème et 3ème catégorie sur une superficie de 87 ha, prévue par le Plan d’aménagement.
• La réalisation d’une zone d’activité économique à Moulay Bousselham (DLALHA) pour l’installation des unités de conditionnement.
• L’aménagement de la corniche de Mehdia.
• L’aménagement d’espaces d’investissement à Ouled M’barek notamment pour l’habitat et l’extension de la zone industrielle de Bir Rami.
• L’aménagement du site touristique de Chlihate.
• L’aménagement du site touristique de Moulay Bousselham.
Source La Gazette du Maroc
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