La cité ne compte plus que 44 nids et l'association des amis du patrimoine s'inquiete.Apres que la ville de Kénitra ait perdu quelques aspects de son cachet architectural et que plusieurs de ses figures de proue aient passé de vie a trépas, "Halala", comme certains se plaisent a l'appeler, appréhende le jour de la disparition de l'un de ses dernieres symboles: la cigogne. Le destin a, en effet, voulu que cette ville perde son fils dévoué et poete Mohamed Toubi et avant lui Abbas El Khiyati, Mbarak Dribi et Mohamed Zefzaf, ainsi que plusieurs autres, au moment ou d'autres ont choisi de se draper dans le silence et la solitude jusqu'a ce qu'ils soient devenus méconnaissables au sein de la multitude.
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Nonobstant cette infortune, leurs oeuvres trônent désormais au panthéon du patrimoine national.D'aucuns avancent que les habitants de Kénitra ont tourné le dos a leur ville et sevré toute attache les liant a la capitale du Gharb, alors d'autres estiment que ceux-ci sont plutôt victimes d'une cité qui les a bannis et qui, désormais, ne célebre plus ses intellectuels et créateurs, comme elle avait l'habitude de le faire dans le passé.Cette belle ville connaît une altération qui touche ses monuments et son cachet architectural. Elle qui a été rendue célebre par la beauté de ses édifices et ses villas construits selon un style européen élégant. Les monuments qui ont fait sa réputation sont, aujourd'hui, envahis par une poussée de béton armé. Peut-etre que d'aucuns s'évertueront a trouver une explication logique et objective a cette réalité.La ville de Kénitra reste une ville aimable et accueillante et plusieurs passionnés des espaces verts viennent y trouver refuge contre le bruit et la pollution qui battent leur plein dans la majorité des agglomérations.Cependant, dans la foulée de cet accueil chaleureux que réserve Kénitra a ses nouveaux occupants, n'était-il pas possible de s'intéresser aux cigognes, ces autres visiteurs amoureux fideles de la ville qui apprécient son eau, son air et son sol. Ces visiteurs qui s'y rendent chaque année au terme de parcours longs et fastidieux et selon des calendriers bien précis qui ne s'alterent point par la succession des années et la déliquescence des monuments de la ville.Ces "touristes assidus" qui avaient l'habitude lors de leurs migrations annuelles vers Kénitra, a partir notamment du mois de septembre, d'y trouver l'accueil et la chaleur attendus, se trouvent désormais dans une situation lamentable. Eux aussi sont affectés par l'urbanisation excessive, l'accroissement de la population et le développement industriel et technologique, a tel point que leur présence dans la ville est devenue une question de temps, pas plus, avant qu'elles ne soient classées dans le cadre du "patrimoine disparu", comme c'est le cas du poisson Chabel (l'alose), dont l'extinction est due a la pollution de l'oued de Sebou.A titre de rappel, la cigogne est un oiseau qui vit en Europe, de couleur blanche, avec un bec rouge, des pieds noirs, dont la hauteur varie entre 80 et 95 cm, le poids entre 1,2 et 2 kg et des ailes entre 1,45 et 1,70 metre.Apres avoir été un lieu sur de naissance pour la cigogne, la ville de Kénitra ne compte actuellement que 44 nids qui se répartissent entre le marché municipal (11 nids), les avenues Khaled Ben Oualid (7), Youssouf Ben Tachfine (5), Mohamed Diouri (4), Imam Ali (4).Quatre nids se trouvent au port de la ville, trois a l'avenue Moulay Youssouf et d'autres nids a l'avenue Abdelhak Lamrini pres du siege de la wilaya et l'office de mise en valeur agricole et la route nationale menant a Salé.L'association des amis du patrimoine au Maroc, qui accorde un grand intéret a cet oiseau et le considere comme un des symboles de la ville "Hallala", a, dans son rapport, tiré la sonnette d'alarme sur le devenir de cette espece d'oiseau dans la ville.Selon le rapport, la cigogne revient toujours a Kénitra, grâce a son instinct naturel, ne trouve plus de refuge en raison du remplacement des poteaux électriques par de nouveaux qui ne lui permettent pas de faire son nid.L'association considere que la modernisation des poteaux électriques menace l'existence de la cigogne dans la ville: plusieurs de ces oiseaux ont été obligés de déplacer leurs nids vers la décharge publique.Le rapport indique que la cigogne se nourrit dans la décharge "Ouled Berjel" pres de Oued Sbou, ce qui se répercute négativement sur ces oiseaux.L'association appelle, en conséquence, a agir rapidement pour protéger la cigogne qui peut constituer un facteur d'attrait pour les amateurs du tourisme environnemental.Entre deux vols migratoiresLe cycle annuel de la Cigogne blanche se répartit normalement entre la reproduction en Europe et l'hivernage en Afrique. Pour assurer les vols migratoires, les cigognes se rassemblent deux fois par an en tres grands groupes de plusieurs centaines d'individus et parcourent plusieurs milliers de kilometres, a raison de 200 a 400 km par jour si les conditions météorologiques le permettent. Contrairement a de nombreux autres oiseaux, les cigognes en migration s'arretent tous les soirs, ce qui leur permet de se reposer et se nourrir.En effet, elles ne peuvent voler qu'en pleine journée, car elles utilisent les courants d'air ascendants (thermiques) provoqués par le soleil réchauffant la terre. Si les conditions climatiques sont favorables, l'envergure de leurs ailes leur permet de se laisser porter par ces courants d'air chaud qui montent vers les couches supérieures de l'atmosphere. Le vol battu n'est donc utilisé par les cigognes que pour des trajets tres courts. Les cigognes cherchent un emplacement pour y construire leur monumental nid, en général au meme endroit que celui de l'année précédente, et font preuve d'un extraordinaire sens de l'équilibre en choisissant le faîte d'un toit ou la pointe d'un poteau électrique comme emplacement idéal. En général c'est le mâle qui commence la construction, parfois sur un ancien nid déja occupé l'année précédente. Des rameaux de bois , des sarments de vigne, du foin, de l'herbe sont souvent utilisés et entrelacés pour former une plate-forme solide et large : le futur nid. La femelle, attirée par le nid en construction est finalement admise pour les finitions du nid. La femelle utilise des feuilles et des herbes afin d'organiser une cuvette plus accueillante pour les futurs cigogneaux. Bizarrement amélioré d'années en années, le nid peut atteindre plus de 500kg, 2m de diametre et la hauteur d'un homme.
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