Publié le : 31.10.2010
Un projet-pilote de jardins potagers sera réalisé dans la commune rurale de Sidi Boumehdi dans la province de Settat.
L'approche agro-écologique allie savoirs traditionnels et connaissances techniques agricoles modernes. Cette méthode vise à réaliser des objectifs économiques, équité sociale et gestion durable des ressources naturelles.
Ainsi, pour promouvoir ce mode de production, Slow Food, l'ONG italienne, a lancé, lors de sa 4e édition de «Terra Madre» (Terre Mère), organisée du 21 au 24 octobre à Turin et qui rassemble les défenseurs de l'alimentation propre, un projet de création de 1.000 jardins potagers en Afrique, dont 30 seront créés au Maroc.
Ce projet, installé essentiellement dans des écoles, sera lancé d'abord au Maroc et au Kenya. Il intègrera également une composante ''énergie renouvelable''. Slow Food s'appuiera après sur l'expérience marocaine dans ce secteur pour la généraliser dans d'autres pays africains. Ce programme de développement durable proposera également des formations en agro-écologie et en informatique et réalisera, par ailleurs, un site Web interactif pour permettre aux différents responsables de jardins d'échanger leurs expériences. Cette initiative, cofinancée par l'Union européenne et Slow Food international et qui débutera en janvier 2011, a également pour objectif d'éradiquer la pauvreté.
La lutte contre ce fléau, souvent localisé en milieu rural, est considérée comme l'un des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) de 2015. La commune rurale de Sidi Boumehdi, située dans la province de Settat, s'est portée candidate pour réaliser le premier jardin. «Nous avons intégré le concept du jardin potager dans le Plan communal de développement (PDC) 2011-2016. Avec ces jardins, nous allons utiliser mieux l'argent envoyé par les Marocains résidant à l'étranger (MRE) à leurs familles. Il servira plutôt à l'éducation des enfants qu'à l'achat des produits alimentaires. Ces jardins vont créer de l'emploi pour les familles et leur permettront d'être plus autonomes.
Au niveau de la gestion du temps, le jardinage va également remplir le vide, créé par le modèle céréalier qui mobilise seulement le paysan pour quelques semaines durant l'année», a indiqué Mostafa Maataoui, président de la commune de Sidi Boumehdi. Aujourd'hui, l'agriculture familiale constitue une urgence pour répondre au défi mondial de nourrir la planète. Cette situation va de plus en plus peser sur les cours mondiaux de céréales et risque d'engendrer de nouvelles émeutes de la faim comme celle du Caire, Dakar, etc. Selon des experts, il ne faut plus compter sur les pays excédentaires de céréales tels que l'Ukraine, la Russie, le Brésil... Face à cette nouvelle donne, la balle est dans le camp des pouvoirs publics. Ces derniers doivent encourager les élus locaux à créer des jardins potagers dans leurs communes. «Nous sommes prêts à entamer cette expérience, mais cela dépend de l'adhésion de l'Office national de l'eau potable (Onep), qui doit nous aider techniquement. Il devra réaliser des branchements individuels pour que les foyers puissent réserver les puits uniquement au profit des jardins», a ajouté M. Maataoui. Si la sécurité alimentaire devrait être assurée dans le milieu rural, il n'en serait pas le cas pour les villes.
Les terres agricoles limitrophes des centres urbains, et qui ont souvent ravitaillé les villes en produits agricoles, sont menacées, sous l'œil laxiste des autorités, par les projets immobiliers. Presque toutes les fermes situées sur l'axe Rabat-Kénitra sont en train de se transformer en lotissements. Et cela est vrai pour toutes les régions. A ce rythme, le Maroc risque d'hypothéquer dans l'avenir sa sécurité alimentaire pour la simple raison qu'il est en train de détruire le peu de terres agricoles cultivées qu'il possède. Celles-ci, rappelons-le, ne représentent que 12% du territoire national, dont 13% (terres agricoles) seulement sont mises en valeur sous irrigation, tandis que le reste (soit 87%) est exploité en «bour» (non irrigué) et soumis à une dynamique de dégradation par l'érosion hydrique ou éolienne, l'ensablement, la salinisation et d'autres phénomènes de désertification.
Consommation alternative
Avec le souhait de devenir une force de propositions dans la construction d'un modèle de production et de consommation alternatif, Terra Madre s'est dotée cette année d'un document sur les politiques alimentaires et durables que le réseau entend promouvoir et diffuser le plus largement possible. Ce document, qui traite de sujets pour la construction d'un monde responsable, tant sur le plan environnemental que social et économique, est le fruit d'un travail collectif.
La version définitive de ce document sera diffusée le 10 décembre prochain à l'occasion de ‘'Terra Madre Day'', en huit langues, afin que chaque communauté puisse le promouvoir auprès notamment des décideurs locaux.
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