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Santé de forêt: le psylle à gomme, nouveau ravageur de l’eucalyptus

Le réseau de surveillance et de suivi de la santé des forêts de la zone du Nord Ouest, relevant du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, a noté en juin 2009, la présence d’un nouvel insecte ravageur inconnu au Maroc auparavant et qui attaque spécifiquement les feuilles des eucalyptus, dans la région de Kenitra. Il s’agit du psylle à gomme de l’Eucalyptus (qui doit son nom à la cire que produit le parasite et qui ressemble à une gomme blanche qui vient couvrir les feuilles d’eucalyptus).

L’insecte qui se nourrit de la sève des feuilles, sécrète de grandes quantités de miellat qui favorisent l’installation de champignons opportunistes (fumagines). Ces derniers donnent une couleur noirâtre provoquant la chute des feuilles, l’affaiblissement et l’augmentation de la vulnérabilité des arbres touchés aux maladies et aux attaques des autres ravageurs. Les dégâts sont perceptibles tant au niveau de la vigueur et de la vitalité des plantations d’eucalyptus qu’au niveau de leur productivité et leur potentialité mellifère, avec un stade final d’infection marqué par la sénescence de l’arbre.

Le psylle à gomme de l’eucalyptus, est apparu il y a 150 ans en Australie, a été introduit en Californie (Etats-Unis) en 1998 puis observé, en 2000 au Mexique. Une année après, il a été repéré en Floride, au Lake Buena Vista et également à Hawaii. Sa propagation dans le pourtour méditerranéen n’a été signalée qu’en 2007, en Espagne et au Portugal, avant de sévir dans notre pays en juin 2009 ; le vecteur de propagation du psylle étant vraisemblablement les importations de bois d’Eucalyptus.

Les investigations menées par le HCEFLCD ont permis de relever, qu’au Maroc, 60% des plantations d’Eucalyptus, au niveau de Rabat, Khémisset et Kenitra, ont été touchées en raison de la dimension et de la continuité des périmètres plantés avec cette essence et de la forte disposition de l’insecte à être transporté, principalement par le vent.

A cet effet, et depuis le déclenchement de la maladie, un programme de suivi de l’état de santé des forêts d’eucalyptus a été élaboré, incluant des investigations qui ont permis la définition le type et la biologie du parasite en question, les zones touchées, ainsi que sur les mesures à mettre en œuvre, en capitalisant sur les expériences des pays touchés par le même parasite, sachant que la lutte chimique ne donne pas des résultats probants. En effet et outre leur impact négatif sur l’environnement, les produits spécifiques à la neutralisation de ce parasite sont inexistants et les efforts sont orientés, de ce fait, vers l’adoption d’un programme de lutte biologique par l’introduction d’auxiliaires prédateurs des psylles appropriés, par des microguêpes qui pondent leurs œufs et parasitent les larves du psylle causant ainsi leur mort.

Des actions sont également engagées avec des centres internationaux disposant d’expériences avérées dans la lutte biologique en milieu forestier, notamment en Suisse et aux États Unis. La FAO a également mis en place, à la demande du HCEFLCD, un « Groupe de Réaction Urgente », composé d’experts techniques pour accompagner le Haut Commissariat dans l’élaboration et l’opérationnalisation dans les meilleurs délais d’un plan de lutte biologique contre le parasite en question.
Source: Haut Commissariat aux Eaux et Forêtset à la Lutte Contre la Désertification
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