Les personnalités présentes ont salué l'œuvre théâtrale du lion des planches comme ayant largement contribué au renouvellement du théâtre marocain et arabe.
La Fondation Mohammed El Boukili a une fois encore créé l'événement samedi dernier. Les amoureux de l'art et de la culture ont eu l'agréable surprise d'assister à une manifestation qui restera désormais inscrite dans les annales de la localité de Sidi Tayebi à quelques encablures de la ville de Kénitra. L'invité d'honneur n'était autre que la légende vivante du théâtre marocain et arabe, Tayeb Seddiki.Cette cérémonie d'hommage au grand homme de théâtre marocain était caractérisée par la présence d'une pléiade de personnalités du monde de l'art, de la culture et des médias. Plusieurs invités ont tenu à rendre hommage à la figure emblématique de la scène théâtrale nationale. Chevelure en crinière de lion, la canne à la main, cigare aux lèvres et plaisanterie à la bouche donnaient encore plus de relief à cette image du maître incontesté du théâtre marocain.
Au nom de la fondation, l'artiste-peintre, calligraphe et éditeur, Mohammed El Boukili a mis l'accent sur l'ensemble de l'œuvre théâtrale de Tayeb Seddiki ayant largement contribué au renouvellement du théâtre marocain, arabe et même mondial. « Grâce à sa riche expérience, ajoute-t-il, Seddiki a posé les jalons d'un théâtre marocain fort et distingué ayant contribué à la renaissance de cet art que ce soit au niveau de la production, du texte, de la mise en scène ou de l'interprétation». Le premier témoignage était celui de l'artiste-peintre et ancien haut cadre du ministère de la Jeunesse et du Sport, Issa Ikken.
Il a déclaré à cette occasion que même son intention n'est pas d'exposer l'itinéraire d'un grand homme de théâtre qui a marqué la culture marocaine par la diversité de ses apports sur les plans de l'art dramatique, de la peinture, de la calligraphie, du cinéma et indirectement de la musique. «N'avait-il pas contribué et encouragé l'éclosion de ces jeunes troupes musicales des années soixante-dix, Nas El Ghiwane, Jil Jilala et les autres dont certains ont été comédiens dans ses troupes théâtrales» s'interroge-t-il. Issa Ikken considère que Tayeb Seddiki a marqué par son intelligence, son imagination fertile, sa créativité et surtout sa technique inégalée, des générations de jeunes qui reprenaient dans leur expression jusqu'au moindre de ses gestes et jusqu'à la coupe de ses cheveux.
Le témoignage du dramaturge et poète Abdelhak Zerouali était aussi l'un des temps forts de cette cérémonie. Fidèle à son parcours artistique, il a choisi l'usage du style de la prose poétique en l'accompagnant de gestes quasi-théâtraux. «Je pense sans exagération ni enchère que tu as réussi à mettre ton empreinte dans l'univers des noms immortels. Reviens à nous ô maitre des «maqamat», les planches du théâtre t'appellent avec insistance.» Abdelhak Zerouali a parlé de Seddiki comme étant son mentor et que le destin a voulu qu'il soit un symbole et une légende.
Mohamed Saïd Soussan a pris la parole au nom des hommes de lettre de l'art de la capitale du Gharb pour rendre un vibrant hommage à l'homme et à son œuvre. «Parler de Tayeb Seddiki est un exercice difficile, d'autant plus en sa présence. Permets-moi de t'appeler le créateur audacieux et libre. Nous étions fascinés durant les années soixante du siècle dernier par la pensée, la création et le théâtre de l'occident.
Nous avons découvert et aimé Becket et Ionesco. Ton arrivée sur la scène a bouleversé l'ordre des choses et tu as grandi à nos yeux quand tu as présenté à nous, Marocains et avec notre langage quotidien tes grandes œuvres théâtrales» indique-t-il en substance.
Après des pluies abondantes, le soleil était au rendez-vous lors de cette cérémonie d'hommage qui s'est déroulée dans un cadre féérique, comme si le beau temps voulait être aussi de la fête.
Repères :Témoignages
Tayeb Seddiki a encouragé l'éclosion des jeunes troupes musicales des années soixante-dix, Nas El Ghiwane, Jil Jilala.
Il a contribué à la renaissance du théâtre au niveau de la production, du texte, de la mise en scène et de l'interprétation.
Par Driss Lyakoubi | LE MATIN
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