La calligraphie expliquée aux jeunes défavorisés
● La Fondation Sidi M’chiche El Alami à Kénitra, accroche, jusqu’au 15 novembre, les travaux calligraphiques de jeunes adolescents de la ville de Kénitra.
● Une prestation qui vient couronner toute une année d’apprentissage auprès de Essaid Reghai, artiste-peintre calligraphe, et Mehdi Haidar, professeur d’arts plastiques.Initié par le Dr Mustapha Mchiche El Alami, ce projet commence à porter ses fruits puisque beaucoup d’enfants s’y intéressent et trouvent du plaisir à apprendre l’art ancestral de la calligraphie. Une histoire de trois années d’enseignement qui ont bénéficié à des jeunes de quartiers défavorisés. «Ma première rencontre avec le docteur Mustapha Mchiche El Alami a eu lieu lors de sa visite à mon exposition individuelle. C’est là où il m’a proposé de venir donner des cours de calligraphie à des jeunes des quartiers populaires de la ville de Kénitra, et ce, au sein de la Fondation Sidi M’chiche El Alami. J’ai accepté le projet qui est, actuellement, à sa troisième année. Car, j’ai vu que c’est une initiative très louable qui peut énormément servir ces jeunes», souligne l’artiste calligraphe Essaid Reghai. Travaillant avec des filles et garçons, âgés de 8 à 13 ans, Essaid Reghai a été encouragé par leur engouement, leur persévérance d’apprendre et leur esprit imaginaire. «Au cours de ces trois années, rares sont ceux qui ont quitté l’atelier. Au contraire, la Fondation recevait de plus en plus de demandes de la part des parents. J’ai aussi remarqué que ces enfants ont fait beaucoup de progrès. Ils voulaient même rester plus de temps dans le cours, qui est de 1 h 30 : une heure consacrée à la calligraphie arabe et une demi-heure pour les arabesques. En fin d’année, on ajoute une autre demi-heure pour les arts plastiques afin de fusionner les trois genres pour constituer un travail plastique complet comme vous voyez à l’exposition», ajoute-t-il. Pour encourager ces jeunes à aller plus loin dans cet art, la Fondation Sidi M’chiche El Alami, organise, chaque année, une exposition pour mettre en valeur leurs travaux, et leur distribue des prix afin de les inciter à faire plus d’efforts. «Plusieurs enfants ont trouvé du plaisir à apprendre cette discipline et sont prêts à continuer. Ils expriment bien ce désir dans leurs travaux. D’ailleurs, la preuve est là à travers cette exposition. Et là, je tiens à souligner que le Dr Mustapha Mchiche El Alami prend en charge tout le matériel nécessaire, depuis celui utilisé dans les cours jusqu’à l’encadrement des travaux. C’est très encourageant pour ces jeunes issus de couches sociales démunies», précise le calligraphe Essaid Reghai. Une démarche dont les retombées sont, en effet, ressenties par le résultat du labeur de ces jeunes. Leurs travaux ont été appréciés par tous ceux qui ont visité l’exposition. «Je suis vraiment surpris par la qualité des travaux de ces jeunes qui, en l’espace de trois années, ont montré leur passion pour cet art de la calligraphie et leur esprit d’imagination. Comme je tiens à saluer l’initiative du Dr Mustapha Mchiche El Alami de faire revivre ce patrimoine ancestral et découvrir, certainement, de grands talents dans cet art. J’espère que d’autres personnes penseront à des projets de ce genre, dont notre jeunesse a grandement besoin pour s’épanouir», affirme l’artiste-peintre Naim Chemaou qui, en réponse au beau geste de Mustapha Mchiche El Alami, lui a fait cadeau d’une belle calligraphie. Un projet ambitieux Une autre expérience vient s’ajouter cette année avec le professeur d’arts plastiques, Mehdi Haidar. Elle a été réalisée en compagnie des enfants de l’orphelinat de Kénitra, âgés de 15 à 16 ans, qui ont, eux aussi, suivi des cours de calligraphie pendant toute l’année faisant montre d’une grande discipline et prédisposition d’apprentissage. Leurs travaux ont constitué la deuxième partie de l’exposition. Selon Essaid Reghai, «Ces jeunes ont accompli des travaux de qualité qui dévoilent le degré d’intelligence de ces adolescents qui ont seulement besoin d’un peu de soutien pour s’exprimer. Je pense que des initiatives de ce genre peuvent les aider à s’ouvrir et s’intégrer dans la société. D’autant plus que la calligraphie arabe est connue pour être un vrai stimulant de l’esprit qui aide beaucoup à la concentration de la personne. C’est un vrai support pour ces jeunes».
Publié le : 29 Octobre 2012 - O.B., LE MATIN
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire