Le surréalisme engagé de Khaled Chaker
Sous l’égide de l’ambassade de l’Irak au Maroc, la Fondation Sidi
M’Chiche El Alami à Kénitra offre à voir, jusqu’à fin novembre, les
travaux surréalistes de l’artiste-peintre irakien Khaled Chaker

Une prestation qui nous fait découvrir un artiste-plasticien dont le talent a dépassé les frontières. D’où le succès relevé lors du vernissage de son exposition qui a drainé beaucoup d’artistes, intellectuels et autres personnalités du monde diplomatique, dont l’ambassadeur de l’Irak au Maroc, Hazem Al Youssoufi.
Car Khaled Chaker est considéré comme un représentant de taille de son pays. Son engagement artistique lui a permis de bâtir une carrière très fructueuse. Et pour cause, Khaled Chker fait partie de ces «artistes engagés», miroirs de leurs pays et témoins de leur temps, qui ont toujours extériorisé leurs visions profondes du vécu et leur philosophie des faits qui les ont accompagnés tout au long de leur vie. Et ce, en créant des œuvres immortelles à travers lesquelles transcendent des messages symboliques et significatifs très révélateurs où l’on peut lire aussi des vérités historiques.
Donc, à l’instar de Dali, Kandinsky, Picasso et tant d’autres sommités de renommée mondiale, l’artiste-peintre Khaled Chaker est devenu une sorte d’icône des plus remarquables dans l’univers des arts plastiques.
Perçu comme l’un des pionniers du mouvement surréaliste dans le monde arabe, notamment en Irak, cet artiste s’est révélé dès 1975 en exposant des œuvres plastiques singulières et tout à fait originales dont les thèmes relatent des scènes véridiques et audacieuses, en rapport avec le quotidien d’une société en quête d’identité et de liberté d’expression artistique ou médiatique. C’est dans ses toiles surréalistes que Khaled Chaker trouve cette liberté d’expression en peignant ce que lui dictent son subconscient et sa forte inspiration, tout en gardant un œil bien ouvert sur le Monde auquel il appartient. C’est pour cette raison que nous retrouvons dans ses créations picturales, une saveur de soufisme et cette sensation idyllique des contes des mille et une nuits qui font la grandeur de la poésie et de la littérature du Moyen-Orient. «Il y a dans les toiles de cet éminent artiste de la majesté, de la lumière divine, de la culture babylonienne et surtout l’emprunte d’un Irak grandiose à la mesure de ses atouts, dont la civilisation millénaire a longtemps rayonné et servi d’exemple dans l’histoire des hommes», nous dira Naim Chemaou, artiste-peintre et collectionneur d’arts plastiques.
Hazem Al Youssouffi, ambassadeur d’Irak à Rabat, a, quant à lui, souligné avec émotion que «cet évènement vient à point, à un moment opportun et important, où l’Irak a besoin de renouer très fortement, ses liens d’amitié et de fraternité, ses relations diplomatiques, commerciales et industrielles avec le Maroc ; et naturellement fructifier les échanges trans-culturels réciproques. Donc, l’exposition de Khaled Chaker, au sein de cette prestigieuse Fondation Sidi M’chiche El Alami, est un signe de bon augure qui ouvrira certainement la voie pour d’autres nombreuses prestations et actions artistico-culturelles de notre pays».
Cette grande bâtisse traditionnelle qui ouvre toujours ses portes à la création et aux créateurs n’a pas manqué de faire tout son possible pour réaliser l’événement et le réussir. «Nous devons cette prestation Khaled, la deuxième au Maroc après celle de 1979, à la Fondation Mohamed El Boukili, en la personne de son président qui nous a soutenu pour sa réalisation. J’en suis très content, car j’ai été vraiment séduit par les œuvres de Khaled Chaker dès le premier coup d’œil. C’est un artiste qui a beaucoup de talent.
Il l’a vraiment démontré tout au long de sa carrière à travers ses multiples créations engagées de haut de gamme, ayant atteint une grande maturité» , précise le Dr Mustapha Mchiche El Alami.
Biographie
Natif de Baghdad en 1953, Khaled Chaker est diplômé de l’école supérieure de Baghdad en Art plastique et Dessin. De 1982 à 1985, il a occupé le poste de directeur de la Maison des arts de l’Union nationale des étudiants et jeunes irakiens. Cet artiste-peintre et journaliste a, également, exercé aux journaux «Al Joumhouria», «Al Iraq» et «Attaoura», puis jusqu’en 2005, en tant que professeur à la Faculté «Al Moustanssiria». De 1990 à 2001, Khaled Chaker a été responsable du service artistique du quotidien «Al Qadissia», comme il a été nommé, depuis 2004, directeur des expositions et galeries au sein du ministère de la Culture, dont il est, actuellement, conseiller du ministre. Ses nombreuses expositions en Irak et dans différents pays ont toujours été couronnées de succès.
Repères
- Médaille d’or du concours Victor Hugo en 1999.
- Prix de la Création du ministère de la Culture et de l’information en 1999 et en 2010.
- Trophée du ministère de la Culture en 2009.
- Meilleure œuvre artistique au 5e Festival international Patra (Grèce) en 2009.
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