Riham El Hour, dessinatrice de presse, fait sa première apparition aux Ridep. Zoom sur la première femme caricaturiste marocaine.
Origines
Née
au Maroc, à Kenitra, je suis la petite dernière d'une fratrie de six
enfants, née d'un père palestinien, professeur d'arabe et d'une mère
marocaine, professeur de français. J'ai dû choisir ma nationalité à ma
majorité et prendre celle de ma mère. Depuis, je travaille beaucoup
plus, car représenter le Maroc en étant Palestinienne devenait assez
compliqué.
Autodidacte
Je suis autodidacte et dessiner est
un don naturel. J'ai décroché mon premier prix national vers 11-12 ans à
un concours sur la Marche Verte. Sinon, j'ai fait des études de
littérature arabe, puis j'ai réalisé un mémoire sur le rôle de la
publicité dans la société marocaine, mais pas d'école de dessin. En
2000, j'ai participé à un concours national sur la liberté d'expression
dont j'ai obtenu le premier prix. Ca a commencé comme ça !
La cause des femmes
Caricaturiste
freelance pour des magazines féminins au Maroc, j'ai fait de la cause
des femmes mon cheval de bataille. À travers ce métier, je veux leur
donner la parole, dénoncer les violences dont elles sont victimes et les
aider à avancer. Dans le même esprit, je prépare une exposition, La femme marocaine présence et brillance qui
est un hommage aux femmes marocaines qui ont influencé ce pays, au
niveau politique, artistique, social... Sans qu'on leur ait donné une
place en retour. Je prépare aussi un livre.
France, Ridep, mondialisation
Pour
moi, en qualité de dessinatrice, Internet a eu un rôle majeur dans la
mondialisation. D'ailleurs, c'est grâce à Internet que, sans jamais y
venir, j'ai déjà pu participer aux Ridep, échanger avec les autres
dessinateurs, découvrir leurs styles. Mais j'avoue qu'être là
aujourd'hui me touche beaucoup, car c'est aussi mon premier voyage en
France, pays de la Liberté, et d'abord de la liberté d'expression. Tout
un symbole, d'autant que chez moi, même s'il n'y a pas de censure au
niveau du pouvoir, elle se fait plutôt en amont, au niveau des chefs de
rédaction. Sans doute parce que je suis la première femme caricaturiste
de mon pays !
Ouest-France
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